
Le marché des changes s’offre un code de bonne conduite

Les acteurs du marché des changes tiennent leur Bible et elle compte (seulement) 78 pages. La Banque des règlements internationaux (BRI) a publié hier la version complète du code mondial pour le Forex. Ce guide de bonnes pratiques, fruit de deux ans de travail entre les banques centrales et l’industrie financière, doit permettre de restaurer la confiance dans le marché des changes, ébranlée par la multiplication des affaires de manipulation.
Dernier exemple en date : BNP Paribas a écopé mercredi d’une amende de 350 millions de dollars aux Etats-Unis pour avoir laissé ses traders s’adonner à des manipulations entre 2007 et 2013. «Le manque de confiance est patent entre les acteurs du marché et, de façon toute aussi importante, entre le public et le marché», a souligné hier Guy Debelle, le gouverneur adjoint de la banque centrale australienne qui a chapeauté les travaux.
55 principes généraux, déclinés en usages particuliers
Pour remédier à cette situation, une première version du code de conduite avait été publiée au printemps 2016. Elle détaillait par exemple la façon dont les traders pouvaient échanger entre eux sur l'état du marché, sans pour autant divulguer des informations confidentielles. La version complétée «explore davantage les questions relatives à l’exécution, telles que le e-trading, les plates-formes, les activités de prime brokerage, tout comme les sujets de gouvernance, de gestion des risques et de respect de la régulation», a expliqué Guy Debelle.
Le code ne contient pas de règles mais recense dans sa version finale 55 principes tels que «les participants de marché devraient avoir des politiques et des procédures adéquates pour gérer et répondre efficacement à de potentiels comportements et pratiques inappropriés». Pour être au plus proche des interrogations quotidiennes des traders, il ne se contente pas seulement de propos généraux mais illustre la façon dont les principes peuvent se décliner en pratique.
Guy Debelle estime que les acteurs du marché ne devraient pas avoir besoin de plus de douze mois pour s’y conformer. Encore faut-il qu’ils en aient envie alors que le code reste d’application volontaire. Pour montrer l’exemple, les banques centrales ont fait savoir qu’elles respecteraient le code et qu’elles attendaient la même chose de leurs contreparties régulières sur le marché. Les acteurs du Forex sont invités à compléter une lettre type d’adhésion au code et à la rendre publique.
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