
Le discours restrictif de Jerome Powell continue de peser sur les marchés

Les Bourses européennes évoluent dans le rouge lundi, les investisseurs étant toujours refroidis par le discours très ferme prononcé vendredi par le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, lors du symposium de Jackson Hole.
A 16h55, l’indice Stoxx Europe 600 cédait 0,9%, à 422 points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 reculaient de 1% chacun. Le DAX 40 à Francfort abandonnait 0,8%.
Le président de la Fed a affiché sa détermination à lutter contre l’inflation quitte à provoquer des effets «douloureux» pour l'économie. La banque centrale américaine est déterminée à poursuivre le relèvement des taux d’intérêt afin de stabiliser les prix, même si cette politique aura pour effet de freiner la croissance, a averti Jerome Powell.
«On peut dire sans ambiguïté que le président de la Fed a ‘réinitialisé' le logiciel avec lequel certains opérateurs voulaient lire l’avenir», souligne Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche chez La Banque Postale Asset Management, «l’idée d’une Fed moins dure et surtout un changement de direction rapide (‘pivot’) doivent maintenant être exclus du panorama.»
En Asie, les principaux indices ont terminé en ordre dispersé lundi. L’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a perdu 2,7% tandis que le Shanghai Composite a grappillé 0,1%.
Les taux se tendent
Les marchés obligataires accentuent leur correction. En Europe, le rendement du Bund 10 ans, la référence pour la zone euro, s’écarte de 13 points de base (pb), à 1,51%, un niveau pas vu depuis fin juin. Le rendement de l’OAT français de même maturité avance de 12 pb, à 2,13%. Les échéances à court terme s’écartent nettement aussi, le taux 2 ans allemand avançant de 14 pb, à 1,09%. Le rendement de l’OAT 2 ans avance de 12 pb, mais reste, de façon étonnante, sous le taux allemand à 0,89%. Les taux américains progressent également. Le rendement de l’emprunt d’Etat à 10 ans d’écarte de 7 pb, à 3,11%, et celui à 2 ans de 7 pb, à 3,47%. La courbe entre les maturités 2 ans et 10 ans est inversée de 36 pb.
Sur le vieux continent, les investisseurs s’interrogent également sur le rythme de resserrement monétaire qui sera adopté par la Banque centrale européenne (BCE) après le discours ferme tenu par Isabel Schnabel, membre du directoire de l’institution, à Jackson Hole samedi.
Sur les marchés monétaires, la probabilité d’une forte hausse des taux lors des prochaines réunions de la Banque centrale européenne et de la Fed en septembre a fortement augmenté depuis vendredi. Les opérateurs sont de plus en plus nombreux à anticiper des relèvements de 75 pb pour chacune.
«Devant le retard pris par la BCE dans le resserrement et la poursuite de la chute de l’euro, on ne peut pas exclure une hausse de 75 points de base» lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la BCE», prévient Sebastian Paris Horvitz, même si une hausse de 50 points de base lui semble toujours plus probable en raison des incertitudes liées à la crise énergétique et aux risques de fragmentation.
Plus d'articles du même thème
-
PARTENARIAT
Apprendre à désapprendre : les limites du savoir
L’illusion de la connaissance et comment surmonter les limites de l’apprentissage -
PARTENARIAT
Investissement : Quand la simplicité devient un piège
Pourquoi la simplicité n’est pas toujours la meilleure solution
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions -
Contre-espionnage
Fuites sur Israël: Macron a débusqué la taupe au gouvernement
Le président de la République est persuadé d'avoir trouvé la ministre à l'origine de la fuite de ses propos sur Israël