
Le casse-tête budgétaire italien reste entier quel que soit le scénario politique

Le président italien Sergio Mattarella ayant accepté la démission du chef du gouvernement, Giuseppe Conte, il reçoit jusqu’à ce soir les représentants des partis politiques afin de déterminer s’il est possible de mettre en place une nouvelle coalition ou si la seule solution est de dissoudre le Parlement afin de convoquer des élections législatives anticipées d’ici à fin octobre – la Constitution prévoit un délai de 50 à 70 jours.
Dans le premier cas, l’hypothèse d’un retour à la coalition Ligue-M5S (Mouvement 5 Etoiles) paraît peu probable, et celle d’une nouvelle coalition Parti démocrate (PD)-M5S, qui obtient la préférence des pro-Européens, aboutirait à une majorité encore plus fragile : 327 sièges (111+216) sur 630 à la Chambre des députés, contre 341 (125+216) actuellement ; 158 sièges (51+107) au Sénat contre 165 (58+107) actuellement. Dans le deuxième cas – que les députés M5S redoutent particulièrement –, les principaux partis sont crédités d’intentions de votes assez variables, revenues au niveau des élections européennes alors que les «manœuvres» de Matteo Salvini semblaient desservir la Ligue dans les sondages ces derniers jours. «Dans tous les cas, il sera difficile d’atteindre les 40% des voix synonymes de prime majoritaire à la Chambre des députés», rappelle Hervé Goulletquer, stratégiste de la LBPAM.
La question cruciale est bien celle du vote du budget 2020 : en cas de dissolution, il reviendrait à un gouvernement technique de préparer les grandes lignes de la loi de finances, donc de convaincre le Parlement sur ce point politique prioritaire pour obtenir sa confiance au préalable, «même si ce gouvernement technique pourrait en théorie faire voter en octobre un budget qui serait ensuite amendé par un nouveau gouvernement politique entre novembre et le 31 décembre», note Gilles Guibout, responsable de la gestion Actions Europe chez Axa IM. «La tâche reste d’une grande complexité car ce budget 2020 devra intégrer un déficit inférieur ou égal aux 2% du PIB de 2019 pour convaincre Bruxelles, tout en évitant la hausse de la TVA (de 22% à 25,2%) automatique, prévue dans les cadrages européens pluriannuels et qui augmenterait le déficit de 1,3% du PIB, pour convaincre une majorité de partis», ajoute Hervé Goulletquer. Les efforts de réformes structurelles pour joindre ces deux éléments clés nécessiteraient une majorité extrêmement solide, hors de portée d’un gouvernement technique.
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