
Le Brexit pousse à la baisse les prévisions de taux

La réalité du Brexit s’impose au Panel Agefi. A l’instar du FMI et des banques centrales, les gérants n’avaient pas intégré une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne dans leur scénario central et les révisions sont importantes, que ce soit sur les taux directeurs, le taux de change du yen et de la livre ou les rendements des obligations d’Etat à 10 ans.
Concernant la politique monétaire, l’impact le plus évident touche la Banque d’Angleterre. Au lieu d’une hausse de taux envisagée dans les 6 mois, les panélistes prédisent désormais une baisse de taux cet été, une éventualité évoquée le 30 juin par Mark Carney. Si la médiane n’évolue pas pour les taux américains, les prévisions ont toutefois été corrigées à la baisse, signe d’un ralentissement attendu du resserrement de la politique de la Fed. Enfin, le statu quo est privilégié sur la BCE. Seules La Française AM et UBS envisagent un passage en négatif du taux repo.
Sur les devises, les panélistes ont intégré la dépréciation de la livre, mais n’envisagent pas de nouvelle chute dans les 6 mois. BBVA, Lazard Frères Gestion et Natixis sont les seuls à prédire un euro à 0,90 livre ou plus à cette date. La forte appréciation du yen dans la foulée du Brexit n’est pas perçue comme durable, sauf pour Natixis et Candriam qui voient le yen monter jusqu’à 100 dans trois mois. Les autres panélistes s’attendent peut-être à une réaction forte de la part de la Banque du Japon (BoJ) dès cet été. L’impact sur l’euro-dollar est moins important, même si la moyenne atteint désormais 1,08 dollar pour un euro à 6 mois, Lazard Frères Gestion envisageant la parité à cette date.
La correction la plus forte concerne les prévisions sur les taux à 10 ans. Pas de retour en territoire positif en vue pour les obligations japonaises dans les 6 mois, et il s’en est fallu de peu pour que la moyenne à horizon 3 mois sur le Bund 10 ans passe en négatif (-29 pb sur un mois, à 0,01%) Les prévisions sur les Gilts et les Treasuries baissent en moyenne de plus de 50 pb et de 30 pb. Alors que de nouveaux records de taux bas sont atteints quasi-quotidiennement, des questions se posent sur le programme de rachats d’actifs de la BCE avec environ 58% des obligations allemandes désormais non éligibles. Les panélistes estiment toutefois que le tassement des taux n’est pas soutenable et s’attendent à une remontée progressive au cours des prochains mois.
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