
L’AF2I entre dans l’arène du débat présidentiel

A moins de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, l’association française des investisseurs institutionnels (AF2I) a publié mercredi sa lettre ouverte aux candidats. «On ne peut nier que certaines réformes ont été apportées dans le fonctionnement de l’économie, du financement et de l’investissement, mais il reste, selon nous, beaucoup à faire pour s’assurer que les acteurs économiques et financiers français ont tous les bonnes armes pour être présents dans la compétition mondiale, tout en favorisant l’enrichissement collectif et individuel de nos concitoyens», affirme, d’un ton mesuré, l’association qui représente 80 institutionnels dont les encours cumulés dépassent 2.200 milliards d’euros.
Ses propositions, dont le coût n’est pas chiffré dans la lettre, reprennent en partie des idées déjà émises ces dernières années. En matière d’épargne longue, l’AF2I souhaite le maintien des incitations fiscales actuelles pour l'épargne retraite, «tout en permettant aux bénéficiaires de pouvoir utiliser le capital accumulé, au moins en partie, pour acquérir leur résidence principale». Elle prône l’ouverture d’un «chantier global» de la retraite, mais ne choisit pas entre système par capitalisation ou par répartition, estimant qu’«il a été vainement tenté par le passé de les opposer».
Epargner l’assurance vie mais simplifier sa fiscalité
L’association rejoint le consensus de la Place en estimant qu’il ne faut pas toucher à la réglementation de l’assurance vie, mais elle veut simplifier sa fiscalité. L’AF2I souhaite aussi un aménagement de l'épargne salariale, à l’instar de l’AFG et Fondact, qui représentent respectivement les gestionnaires d’actifs et les acteurs de l’épargne salariale. Elle veut pour cela abaisser «un certain nombre de taxes sur l’abondement (comme le forfait social de 20%) et de prélèvements sociaux (passés de 0,5% à 15,5%)».
Autre idée pour favoriser les investissements longs: «supprimer la taxation des plus-values latentes des OPC (organismes de placement collectifs, ndlr)» et «retirer du gain taxable la partie relative à la dépréciation monétaire».
En termes de régulation, l’association demande la création en France d’«un code général commun aux investisseurs institutionnels, permettant d’unifier les réglementations disparates, souvent obsolètes, ainsi que les bonnes pratiques». Elle souhaite aussi la rénovation des règles régissant les caisses de retraite indépendantes, qui s'étaient élevées l’an dernier contre le projet de réforme de leur politique d’allocation.
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