
L’activité est quasiment à l’arrêt en zone euro

L’activité dans le secteur privé est quasiment à l’arrêt en avril en zone euro. Sans surprise, les indices PMI des directeurs d’achats ont poursuivi leur chute ce mois-ci, selon les données préliminaires publiées ce matin par IHS Markit, à un rythme plus marqué qu’anticipé par les économistes.
L’indice flash composite, qui regroupe les secteurs manufacturier et des services, ressort à 13,5, après 27,9 en mars. C’est bien en-deçà de la prévision la plus pessimiste (18) des économistes interrogés par Reuters et le plus bas depuis que cet indicateur a été lancé en 1998. «La violence a dépassé tout ce que pouvaient imaginer la plupart des économistes», commente Chris Williamson, économiste d’IHS Markit. Le secteur des services est de loin le plus touché avec un plongeon à 11,7 contre 26,4 en mars, l’indice du compartiment manufacturier reculant pour sa part à 33,6 contre 44,5 le mois précédent.
En France, l’indice composite a chuté à 11,2 contre 28,6 en mars et un consensus de 26. C’est là encore un record historique. L’indice PMI manufacturier s’est établi à 31,5, alors que les économistes interrogés par Reuters l’anticipaient à 37,5. Mais c’est une fois encore le secteur des services le plus touché avec un indice à 10,4, contre un consensus de 25 et après 27,4 en mars. Un arrêt de l’activité de nouveau confirmé ce matin par l’Insee pour qui l’économie française fonctionne 35% sous la normale et le secteur marchand à moitié.
En Allemagne, l’indice composite a plongé à 17,1 contre 35 en mars. Il touche là aussi un creux historique et se révèle largement inférieur aux attentes des économistes (31). «Comparé à un creux à 36,3 durant la crise financière, cet indice PMI à 17,1 donne une image effrayante de l’impact de la pandémie sur les entreprises», note Phil Smith, économiste d’IHS Markit. Même constat, l’indice des services est le plus touché, avec un repli à 15,9 contre 31,7 le mois précédent, celui du secteur manufacturier chutant pour sa part à 34,4 contre 45,4 en mars.
IHS Markit estime que les chiffres publiés jeudi correspondent à une contraction de 7,5% du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro au deuxième trimestre. Les économistes interrogés ces derniers jours par Reuters anticipent quant à eux une baisse de 9,6% du PIB.
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