
La situation sanitaire inquiète à nouveau les marchés européens

La situation sanitaire européenne est à nouveau suivie de près par les investisseurs, avec le confinement pour vingt jours en Autriche et un ministre de la Santé envisageant cette solution pour inverser la tendance face au Covid en Allemagne. La moyenne sur 7 jours des nouveaux cas quotidiens de Covid-19 approche les 1.100 cas pour 100.000 habitants en Autriche, et 500 en Allemagne. Slovaquie (1.080 cas), République Tchèque (980), Pays-Bas (860) et Belgique (840) connaissent également des situations inquiétantes. La France avoisine les 200 pour 100.000 habitants, mais le Conseil scientifique anticipe qu’elle dépassera les 1.000 cas rapidement. Le Royaume-Uni repasse à plus de 425 cas pour 100.000, niveau dont le pays ne s’est que peu éloigné depuis juillet.
«Les experts prévoyaient une nouvelle poussée des contagions, mais la force avec laquelle celle-ci se développe a surpris», constate Sebastian Paris Horvitz, stratégiste de LBPAM, soulignant l’importance de la vaccination pour protéger les populations. Après les fortes tensions en Autriche et aux Pays-Bas ce week-end, Wilfrid Galand rappelle que «la moindre acceptabilité sociale des dispositifs de restriction d’activité risque de limiter l’efficacité des mesures, et surtout d’étendre la durée potentielle de cette nouvelle vague(…). Alors que la valorisation élevée des marchés n’intègre que peu de marge de manœuvre au scénario de croissance (…), le retour du virus fragilise les équilibres actuels», ajoute le stratégiste de Montpensier Finance.
Cette cinquième vague recommence à tendre les services hospitaliers, et si les effets sur la croissance européenne ne sont pas chiffrés, «cela pourrait freiner la reprise (…). Le virus et les restrictions pourraient finir par faire le travail des banques centrales en réduisant la demande (sur l’énergie et les services, ndlr), et surtout le point de stabilisation de l’inflation à moyen terme (…). Les marchés ont réduit leurs attentes d’une hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) au second semestre de 2022», note George Buckley, économiste Europe chez Nomura. Cette probabilité est retombée lundi au-dessous de 30% sur les marchés de swaps, alors qu’elle se situait entre 65% et 100% le 15 novembre. La menace de nouvelles restrictions à Noël pourrait également réduire la nécessité d’agir dès décembre (à 53% de chances désormais) pour la Banque d’Angleterre (BoE) malgré des données économiques plus solides au Royaume-Uni.
Plus d'articles du même thème
-
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
L’emploi américain, une bonne nouvelle dans une période troublée
Les chiffres du rapport mensuel sur le marché du travail ressortent plutôt bons pour le mois de mars. Le détail confirme encore une dynamique faible de l’économie américaine, sans prendre encore en compte les effets des licenciements déjà effectués dans le secteur public, ni ceux liés aux risques économiques résultant de la hausse des droits de douane. -
Les Etats-Unis seront les premières victimes des tarifs douaniers réciproques
L’impact sur la croissance américaine est estimé entre 0,5 et 1 point en 2025, tandis que l’inflation devrait progresser de 1,5 à 2 points. Pour le reste du monde, cela dépendra des mesures de représailles. La guerre commerciale laissera des traces à long terme.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions