
La relance de la zone euro passe par la coordination budgétaire

Comment sortir l’Union européenne de son inachèvement budgétaire tout en redynamisant sa croissance? Cette question est au centre de la note publiée le 18 février par le Conseil d’analyse économique (CAE), «Quelle union budgétaire pour la zone euro?».
Constat de départ, la part des politiques budgétaires nationales est aujourd’hui ultra prépondérante. Et la période qui a suivi la crise financière de 2008 a confirmé les dangers du manque de coordination entre Etats membres avec la mise en œuvre de politiques d’austérité ou d’ajustement un peu partout en zone euro dès 2011 et le retour du marasme, rappelle Agnès Benassy-Quéré, présidente du CAE et co-auteur de la note avec Xavier Ragot, président de l’OFCE, et Guntram Wolff, directeur duthink tank Bruegel. Aujourd’hui, «le risque de crise est toujours là», soulignent les chercheurs selon qui «les politiques budgétaires discrétionnaires sont rarement stabilisantes», alors que les mécanismes automatiques de stabilisation leur paraissent plus fiables.
Pour commencer, mieux vaudrait éviter les politiques d’austérité inefficaces, disent-ils. Il faudrait pour cela que le Mécanisme européen de stabilité (MES), censé aujourd’hui ne pas prêter à un Etat insolvable, «puisse agir comme pare-feu en cas de restructuration d’une dette souveraine». Un financement automatique pourrait être prévu pour les pays en crise de liquidité. Parallèlement, pour alléger le risque porté par les banques de plus en plus chargées en obligations souveraines nationales, un «panier d’obligations» pourrait leur être proposé.
Le CAE recommande également qu’un Conseil budgétaire européen élabore des politiques budgétaires agrégées mises en œuvre par les Etats sous sa surveillance et uniquement lors de périodes exceptionnelles. «Plutôt que de se perdre dans les multiples flexibilités apportées au Pacte de stabilité, mieux vaudrait introduire des comptes d’ajustement pays par pays», explique Xavier Ragot, les pays en crise étant incités à ne pas couper dans les dépenses clés, mais s’engageant à plus de vertu en haut du cycle.
Enfin, les auteurs plaident pour un système d’assurance chômage communautaire activé en période de crise. Il s’agirait d’allonger la durée d’indemnisation grâce à un«pot commun», inspiré de ce que font les assureurs, cofinancé par les contributions des Etats (variables selon leur exposition au chômage) et au niveau «fédéral».
Plus d'articles du même thème
-
Les Etats-Unis seront les premières victimes des tarifs douaniers réciproques
L’impact sur la croissance américaine est estimé entre 0,5 et 1 point en 2025, tandis que l’inflation devrait progresser de 1,5 à 2 points. Pour le reste du monde, cela dépendra des mesures de représailles. La guerre commerciale laissera des traces à long terme. -
Les droits de douane de Donald Trump assomment les économies asiatiques
L’usine du monde est particulièrement affectée par la méthode de calcul du président américain. -
L'activité de la zone euro a été un peu meilleure que prévu en mars
Les PMI pour la zone monétaire ont été révisés à la hausse au titre du mois dernier, tirés notamment par l'Allemagne et la France.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions