
La liquidation de Wirecard s’accélère

Les employés de Wirecard payent les pots cassés des errements comptables de leur direction. Plus de la moitié des 1.300 employés du groupe de paiement en Allemagne seront licenciés dans le cadre de la procédure de liquidation du groupe, officiellement engagée ce mardi, deux mois après la découverte de la fraude. «Du fait de l’ouverture de la liquidation, les structures actuelles de Wirecard doivent être redimensionnées», a expliqué dans un communiqué l’avocat Michael Jaffé, l’administrateur judiciaire en charge du dossier. La procédure de liquidation porte sur la maison-mère Wirecard AG, et sur six autres filiales allemandes.
730 personnes seront licenciées et 570 resteront au siège à Aschheim, près de Munich, a détaillé Michael Jaffé. «La situation économique de Wirecard était et reste extrêmement difficile en raison du manque de liquidités et des circonstances scandaleuses», a prévenu l’avocat, ajoutant que «les mesures habituelles de restructuration et de réduction des coûts ne suffisent pas». La consommation de cash était «gigantesque» et le groupe souffre des surcapacités créées par ses acquisitions de sociétés dont les intégrations ont peu, voire pas du tout, été achevées.
Les contrats des membres de la direction ont été rompus, a ajouté l’administrateur.
Un accord de cession conclu vendredi
Ce dernier a indiqué que des discussions sont en cours avec des repreneurs potentiellement intéressés par plusieurs actifs du groupe mis en vente, dont la filiale bancaire Wirecard Bank pourtant solvable. A l'étranger, un accord a été conclu vendredi pour céder la filiale brésilienne à un autre acteur du secteur, PagSeguro. La vente des activités en Amérique du Nord a «bien avancé» et «la liquidation pour d’autres filiales mondiales progresse», a ajouté l’avocat.
Le produit des différentes ventes profitera aux créanciers de Wirecard, a rappelé Michael Jaffé. Les prêteurs du groupe sont convoqués pour une première réunion le 18 novembre.
En parallèle de la liquidation, le travail d’enquête visant à déterminer les origines de la fraude se poursuit. Mais compte tenu de «l’énorme volume de données et de transactions à vérifier, l’examen de toute réclamation sur des actions non autorisées ou des contrats non respectés prendra du temps», a prévenu l’avocat.
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