
La Fed va réaliser sa dernière hausse de taux sous l’ère Janet Yellen

La réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed, qui s’achèvera mercredi soir, devrait aboutir à une dernière hausse de taux concédée sous l’autorité de Janet Yellen, qui restera comme la présidente à avoir amorcé le resserrement monétaire après la crise financière. Les membres actualiseront en outre leurs projections médianes de taux Fed funds («dots»), qui tablent actuellement sur 3 hausses supplémentaires l’an prochain, puis 2 en 2019 et une dernière en 2020, pour un taux de fin de cycle, estimé à environ 2,8%. Si les dots pour l’année 2019 ont déjà été baissés de 0,2 point en septembre, les marchés ont fait converger leurs prévisions vers celles de la Fed pour 2018 depuis début septembre, en tablant désormais sur 2, voire 3 hausses de taux.
«La réunion de mercredi et la conférence de presse devraient être les dernières sous la présidence de Janet Yellen, qui devrait dresser son bilan, des progrès du marché de l’emploi et de son succès à faire revenir les taux réels à court terme vers zéro. Son discours sur l’inflation devrait notamment revêtir un certain poids dans un contexte d’incertitudes croissantes», estime BNP Paribas. L’actuelle présidente de la Fed avait même estimé le 21 novembre dernier que la faiblesse de l’inflation constitue pour elle «un mystère», qui pourrait revêtir un caractère endémique, méritant une grande attention. Malgré des créations de postes plus fortes qu’attendu de 228.000 au mois de novembre et un taux de chômage stable à seulement 4,1%, la croissance des salaires n’a accéléré qu’à un rythme annuel décevant de 2,5%.
En dehors de l’inflation, tous les voyants semblent au vert pour l’économie américaine qui bénéficie de conditions financières restant accommodantes. Le taux de chômage est déjà inférieur de 0,2 point à la dernière prévision de la Fed de cette année et est en ligne avec celles de 2019 et 2020. Le rythme de croissance a accéléré à 3,3% au troisième trimestre, alors que son potentiel est estimé à moins de 2%, sans tenir compte d’un éventuel effet du vote de la réforme fiscale promise par Donald Trump. La recomposition d’un FOMC plus faucon en 2018 pourrait conduire la Fed à accélérer ses hausses de taux même sans hausse de l’inflation, seul l’aplatissement la courbe de taux faisant peser un risque de récession qui remettrait en cause ce scénario.
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