La Fed prépare le terrain à une hausse des taux en décembre

La banque centrale a opté pour le statut quo mais estime que les arguments en faveur d’une hausse ont continué à se renforcer.
Bastien Bouchaud
FED Réserve fédérale salle du conseil
Salle du conseil de la Réserve fédérale américaine à Washington.  -  Crédit Fed.

Une hausse des taux lors de la prochaine réunion de la Réserve fédérale en décembre apparaît désormais acquise pour les marchés alors que la Fed a préféré maintenir inchangée sa politique monétaire hier. La probabilité implicite d’une hausse des taux en décembre est ainsi passée de 68% mardi à 78% après la réunion de la banque centrale. Une hausse de taux en novembre était jugée peu probable à une semaine de l’élection présidentielle américaine, et la réaction des marchés financiers a été largement contenue. Le maintien du taux des fonds fédéraux dans une fourchette de 0,25% à 0,50% a été voté par 8 voix contre 2.

«Le comité juge que les arguments en faveur d’un relèvement du taux des fonds fédéraux ont continué de se renforcer mais il a décidé, pour l’instant, d’attendre quelques nouvelles preuves des progrès continus vers ses objectifs», a écrit la Fed dans son communiqué. L’ajout du mot «quelques», qui ne figurait pas dans son communiqué de septembre, illustre la confiance accrue de la banque centrale dans sa capacité à relever les taux d’intérêts lors de sa prochaine réunion.

Contrairement à l’an dernier, la Fed n’a pas fait référence à sa «prochaine réunion», prévue les 13 et 14 décembre et à l’issue de laquelle Janet Yellen tiendra une conférence de presse. «Elle va toujours dans le sens d’une hausse des taux en décembre, sauf qu’elle ne s’engage pas à l’avance», explique John Canally, économiste chez LPL Financial, qui y voit l’effet de l’incertitude électorale.

La Fed a noté le rebond de l’inflation, estimant qu’elle «a augmenté quelque peu depuis le début de l’année». Elle s’est abstenue d’indiquer, contrairement à ses réunions précédentes, que la hausse des prix devrait rester faible à court terme. L’indice PCE mesurant les prix liés aux dépenses de consommation des ménages, préféré par la Fed pour jauger l’inflation, a atteint 1,2% sur un an en septembre, un plus haut de 22 mois, et 1,7% après exclusion des composants alimentation et énergie plus volatils, proche de sa cible de 2%.

La confiance affichée par la Fed n’a pas empêché les marchés de continuer à s’inquiéter de l’issue de l’élection présidentielle américaine. Les Treasuries ont vu leur rendement baisser de 2,5 points de base et l’indice DXY - mesurant la force du dollar vis-à-vis des devises majeures - a cédé 0,35% hier, portant sa baisse à 1% sur les trois derniers jours.

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