
La Fed baisse ses taux pour la troisième fois cette année et laisse entrevoir une pause

La Réserve fédérale (Fed) a abaissé son taux directeur de 25 points de base (pb) mercredi, comme l’attendait Wall Street, mais son président, Jerome Powell, a indiqué que l'économie semblait suffisamment résistante pour ne pas avoir besoin de nouvel assouplissement monétaire dans un proche avenir.
Après avoir procédé à une baisse des taux de 25 pb en juillet et en septembre, la Fed a porté mercredi son taux directeur dans une fourchette de 1,50% à 1,75%. Cette décision a été prise à une majorité de 8 des 10 membres votants de son comité de politique monétaire (FOMC), deux d’entre eux s'étant prononcés en faveur d’un statu quo.
«L’orientation actuelle de la politique monétaire devrait rester appropriée tant que les nouvelles données sur l'économie resteront globalement cohérentes avec nos perspectives», portant sur une croissance modérée, a estimé Jerome Powell, au cours d’une conférence de presse.
Le banquier central a souligné que les risques vis-à-vis des perspectives «avaient évolué dans une direction favorable» depuis la dernière réunion du FOMC. Il a remarqué que la possibilité d’un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine, la baisse de la probabilité d’un Brexit sans accord et des tensions inflationnistes contenues pourraient contribuer à un renforcement prochain de la confiance des entreprises et de l’activité. Dans ce contexte, il faudrait une révision «significative» des projections économiques de l’institution pour que la Fed assouplisse davantage sa politique monétaire, a prévenu le banquier central.
Dans le communiqué publié avant la prise de parole de Jerome Powell, la Fed n’avait pas indiqué, comme elle l’avait fait en juin, juillet et septembre, être prête à «agir de manière appropriée» afin de soutenir l’expansion économique. La Fed a préféré employer des termes plus mesurés, soulignant que le FOMC continuerait à «surveiller les implications des nouvelles informations pour les perspectives économiques», afin d'évaluer la «trajectoire appropriée» pour son taux directeur.
Des opérations de «repo» au moins jusqu’en janvier
Le taux d’intérêt sur les réserves excédentaires (IOER selon son acronyme en anglais) a pour sa part été abaissé de 1,8% à 1,55%, une décision prise à l’unanimité des 10 membres votants du FOMC.
La Fed a par ailleurs indiqué qu’elle poursuivrait ses opérations de prise de pension de titres (repo) au moins jusqu’en janvier et qu’elle continuerait à racheter des bons du Trésor à court terme au moins jusqu’au deuxième trimestre, afin de renforcer les réserves de liquidités des banques. La Fed veut fournir suffisamment de dollars au système financier pour éviter un emballement des taux du marché monétaire, comme ce fut le cas à la mi-septembre en raison d'événements concomitants ayant conduit à un assèchement des liquidités.
La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi après les annonces de la Fed. L’indice Dow Jones a fini en progression de 0,4%, à 27.186 points. Le S&P 500 a signé un nouveau record historique en terminant en hausse de 0,3%, à 3.046 points. Le Nasdaq a de son côté pris 0,3%, à 8.303 points.
D’après l'évolution des contrats à terme sur les taux des fonds fédéraux fournie par l’opérateur CME Group, 99,4% des investisseurs avaient anticipé la baisse des taux de mercredi.
A 21h40, l’indice WSJ Dollar, qui mesure le billet vert par rapport à un panier de devises, cédait 0,2%.
Plus d'articles du même thème
-
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
L’emploi américain, une bonne nouvelle dans une période troublée
Les chiffres du rapport mensuel sur le marché du travail ressortent plutôt bons pour le mois de mars. Le détail confirme encore une dynamique faible de l’économie américaine, sans prendre encore en compte les effets des licenciements déjà effectués dans le secteur public, ni ceux liés aux risques économiques résultant de la hausse des droits de douane. -
«La Fed devrait poursuivre ses baisses de taux jusqu’à 3,75% en fin d’année»
Warin Buntrock, directeur adjoint des gestions chez BFT IM
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions