
La BRI confirme que la reprise économique reste «fragile»

La troisième revue trimestrielle de la Banque des règlements internationaux (BIS/BRI) confirme que la reprise apparaît inégale, et que la faiblesse des perspectives et la détérioration des bilans des entreprises et du crédit la rendent «fragile». Et ce même si les marchés se sont largement remis des tensions du mois de mars grâce aux politiques monétaire et budgétaire et aux indicateurs économiques en hausse après la fin du confinement.
L’institution insiste sur ses inquiétudes à propos de la déconnexion entre les marchés d’actions et du crédit et les perspectives économiques liée la crise du covid-19 : «Sur la base d’un large ensemble d’indicateurs, il est difficile de ne pas voir la différence mise à jour entre les prix des actifs risqués et les perspectives économiques, bien que les récentes évolutions des actions suggèrent une sensibilité croissante des investisseurs aux implications de l’environnement actuel sur les valorisations élevées», note Claudio Borio, chef du département économique de la BRI.
Le rapport décrit également la dépréciation du dollar américain, en particulier face à l’euro et aux premiers signes d’une meilleure cohésion de la zone euro. D’un autre côté, l’évolution géographique de la pandémie explique la performance plus faible des devises émergentes, avec, à la différence des crises précédentes, des taux dans les pays émergents qui tendent à baisser sous l’effet des politiques monétaires locales.
La BRI analyse notamment comment la baisse des taux influence le cours des indices actions européens et américains à court et à long terme, et pourquoi les investisseurs en actions restent négatifs envers les banques alors qu’elles sont entrées dans la crise bien mieux armées qu’en 2008. Quatre études spéciales y sont rattachées sur les vulnérabilités associées aux liens transfrontaliers entre banques et autres institutions financières non bancaires (fonds d’investissement, chambres de compensation…) ; la volatilité de l’immobilier commercial en Asie ; la contribution des «green bonds» à l’amélioration de l’efficacité carbone des entreprises ; et les liens entre rachats d’actions et effet de levier.
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