La BCE laisse ses taux inchangés, comme prévu

Les investisseurs n’anticipent plus aucune hausse des taux directeurs et s’intéressent désormais au calendrier de leur future baisse.
Agefi-Dow Jones
BCE
La Banque centrale européenne  -  ECB

La Banque centrale européenne (BCE) a à nouveau laissé ses taux directeurs inchangés jeudi, comme anticipé par les investisseurs.

La BCE a également confirmé qu’elle prévoyait de diminuer de 7,5 milliards d’euros par mois, en moyenne, les réinvestissements réalisés dans le cadre de son Programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP) au second semestre et comptait y mettre un terme à la fin de l’année. Lancé en mars 2020, le PEPP visait à lutter contre les répercussions économiques des mesures sanitaires destinées à freiner la propagation du Covid-19.

A l’issue de sa réunion de politique monétaire, le conseil des gouverneurs de la BCE a maintenu le taux des opérations principales de refinancement à 4,5%, le taux de rémunération des dépôts à 4% et le taux de la facilité de prêt à 4,75%.

«Sur la base de son évaluation actuelle, le conseil des gouverneurs considère que les taux d’intérêt directeurs de la BCE se situent à des niveaux qui, maintenus pendant une durée suffisamment longue, contribueront fortement à atteindre» l’objectif d’inflation de 2%, a indiqué la BCE, employant les mêmes termes qu'à l’issue de ses deux réunions précédentes.

«Les futures décisions du conseil des gouverneurs feront en sorte que ses taux directeurs soient fixés à des niveaux suffisamment restrictifs, aussi longtemps que nécessaire», a-t-elle ajouté, en précisant que les prochaines décisions dépendraient des données afin de «déterminer de manière appropriée le degré et la durée de cette orientation restrictive».

A quand la première baisse des taux ?

Les économistes s’attendaient très largement à un nouveau statu quo, après ceux d’octobre et décembre, et s’interrogent désormais sur la date de la première baisse des taux de la BCE. A ce sujet, la présidente de l’institution de Francfort, Christine Lagarde, a déclaré que le conseil des gouverneurs avait jugé, de manière consensuelle, prématuré de discuter d’une baisse des taux à ce stade.

La responsable a souligné qu’un consensus était également apparu au sein du conseil des gouverneurs sur la nécessité pour la banque centrale de «rester dépendante des données».

Christine Lagarde a cependant précisé «s’en tenir aux propos» tenus lors du Forum économique de Davos. Elle avait à cette occasion jugé «probable» une baisse des taux à l'été.

Les investisseurs pensent que la banque centrale pourrait agir en juin, date à laquelle elle publiera de nouvelles projections de croissance et d’inflation, et disposera d’importantes données sur l'évolution des salaires.

La présidente de la BCE a d’ailleurs souligné jeudi que de nombreuses données sur l'évolution des salaires allaient être publiées au cours des prochains mois. Elle a ajouté toutefois que la BCE se basait également sur d’autres données pour prendre ses décisions.

Elle a ainsi relevé que l'économie de la zone euro avait «probablement stagné» au quatrième trimestre mais devrait se reprendre dans les mois à venir, tandis que l‘inflation devrait poursuivre son repli.

Les équipes de la BCE publieront de nouvelles projections de croissance et d’inflation en mars, puis en juin.

L’inflation dans la zone euro s’est établie à 2,9% sur un an en décembre, après 2,4% en décembre. En dépit de cette accélération due à des effets de base, les prix augmentent nettement moins vite qu'à l’automne 2022, au plus fort de la crise de l'énergie. L’inflation avait alors atteint un pic de 10,6%.

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