
Edouard Philippe précise sa feuille de route

Edouard Philippe a décliné mardi la feuille de route de l’exécutif, avec de nombreuses annonces en matière d'éducation, de santé et surtout de budget, au lendemain de l’intervention solennelle d’Emmanuel Macron devant le Congrès à Versailles. Face au risque de dérapage budgétaire hérité du quinquennat Hollande, Edouard Philippe a précisé des mesures devant permettre de trouver les 4 milliards d’euros nécessaires pour ne pas franchir la barre des 3% de déficit.
Promesse majeure du candidat Macron, la baisse de la taxe d’habitation sera bien mise en œuvre «d’ici la fin du quinquennat», mais le Premier ministre n’a pas donné de calendrier plus clair, quand une mise en place progressive entre 2018 et 2020 était espérée par les contribuables. Confirmée également, la hausse de la CSG, cible de la droite, plus que compensée pour les actifs par la baisse des cotisations sociales, autre mesure phare du programme Macron. Le Premier ministre a rappelé qu’il annoncerait dans les jours à venir d’autres mesures pour renforcer l’attractivité de la place de Paris. Edouard Philippe a aussi confirmé la réduction de l’impôt sur les sociétés de 33 à 25% d’ici 2022, tout en affirmant sa volonté de réduire les dépenses publiques.
«Nous avons anesthésié nos compatriotes à force de parler comme des comptables», mais «il y a une addiction française à la dépense publique» dont il faut se «désintoxiquer», a-t-il fait valoir: «aucun ministère, aucun opérateur, aucune niche fiscale» ne seront «sanctuarisés». «Les contribuables ne seront pas la variable d’ajustement du budget», a-t-il assuré, en promettant que la «pression fiscale» baisserait d’un point de PIB d’ici 2022 et la dépense publique de trois points sur la même période. En 2016, la dépense publique a représenté 56,4% du PIB en France. Les prélèvements obligatoires se sont quant à eux élevés à 44,4% du PIB. Pour ne pas vider les caisses, l’allègement de l’impôt sur la fortune et la transformation du CICE en allègement de charges sont reportés en 2019.
Le Premier ministre a toutefois confirmé le plan d’investissement de 50 milliards d’euros sur cinq ans promis par le président Emmanuel Macron et a annoncé qu’il serait piloté par l'économiste Jean Pisani-Ferry.
Le Premier ministre a de nouveau rappelé qu’il annoncerait dans les jours à venir d’autres mesures pour renforcer l’attractivité de la place de Paris. «Les entreprises doivent retrouver l’envie de s’installer et de se développer sur notre sol plutôt qu’ailleurs. J’annoncerai dans les tout prochains jours avec la maire de Paris et la présidente de la région Ile-de-France des mesures fortes pour améliorer l’attractivité de la place de Paris», a-t-il déclaré.
Déjà assuré du soutien des 314 députés du groupe REM (hors six élus nommés au gouvernement pas encore remplacés), qu’il a vu mardi matin, et des 47 députés MoDem, le Premier ministre peut avancer très sereinement vers le vote de confiance qui suivra son discours et les interventions des représentants des groupes parlementaires, aux alentours de 18H30, avec un résultat une demi-heure plus tard.
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