
Edouard Philippe pose les bases d’un déconfinement très progressif

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a présenté mardi à l’Assemblée nationale les différentes phases de la sortie du «confinement» en France, avec effet - sauf contre-ordre d’ici là - à partir du 11 mai. Des mesures de confinement avaient été imposées aux particuliers depuis le 17 mars en France, quelques jours après la fermeture des commerces «non essentiels» (lieux culturels, restaurants, hôtels, commerces, etc).
Il a évoqué cette nécessité, sous peine d’«écroulement» du pays. «Nous sentons que l’arrêt prolongé de la production de pans entiers de notre économie, que la perturbation durable de la scolarisation d’un grand nombre d’enfants et d’adolescents, que l’interruption des investissements publics ou privés, que la fermeture prolongée des frontières, que l’extrême limitation de la liberté d’aller et venir (...) présenteraient pour le pays, non pas seulement l’inconvénient pénible du confinement, mais en vérité celui, bien plus terrible, du risque d'écroulement», a-t-il déclaré.
Réouvertures des commerces
Les commerces pourront rouvrir à compter du 11 mai, mais pas les cinémas, salles de concert et théâtres, qui rouvriront «peut-être» le 2 juin. Le cas des cafés, bars et restaurants sera examiné fin mai, a précisé le Premier ministre. Les centres commerciaux au rayon de chalandise dépassant celui du «lieu de vie» ne pourront rouvrir qu’après autorisation préfectorale.
En outre, les grandes manifestations sportives et culturelles ne pourront pas avoir lieu en France avant le mois de septembre. D’ici là, les rassemblements de plus de 5.000 personnes ne seront pas autorisés.
Alors que la pandémie et les mesures de confinement imposées depuis six semaines pour l’endiguer paralysent l’activité, l'économie française devrait avoir connu ces derniers mois une contraction d’une ampleur inédite depuis des décennies. L’Insee publiera jeudi sa première estimation de la contraction du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre.
Le confinement a été selon un «instrument efficace» pour lutter contre le virus et contenir la progression de l'épidémie. Depuis le 14 avril, le nombre de cas de Covid-19 hospitalisés diminue : de plus de 32.000 patients hospitalisés, il est descendu à 28.000. Depuis le 8 avril, le nombre de cas de Covid-19 en réanimation diminue. Il dépassait 7100, il est désormais de 4.600, a-t-il détaillé.
Maintenir le télétravail
Il a aussi demandé «avec insistance» aux entreprises de maintenir le télétravail «partout où c’est possible, au moins dans les trois prochaines semaines», afin de limiter l’affluence dans les transports et sur les lieux de travail.
Dans les cas où le télétravail n’est pas possible, le Premier ministre a encouragé «la pratique des horaires décalés dans l’entreprise». En outre, il invite les entreprises à équiper leurs salariés en masques de protection, condition de leur retour sur place.
Edouard Philippe a également indiqué que les 60 guides métiers élaborés par les fédérations professionnelles et le ministère du Travail pour accompagner les réorganisations nécessaires au sein des entreprises devront être prêts pour le 11 mai, 33 de ces guides étant déjà disponibles.
Enfin, le «dispositif d’activité partielle [chômage partiel] restera en place jusqu’au 1er juin», a annoncé le Premier ministre. «Il nous faudra ensuite l’adapter progressivement». Le chômage partiel, qui permet aux salariés de toucher 84% de leur rémunération nette, concerne actuellement 10,8 millions de salariés, soit plus d’un salarié du secteur privé sur deux.
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