Donald Trump et Kamala Harris se disputent les faveurs de la communauté crypto

Pendant que l’ex-président fait un triomphe à la conférence Bitcoin 2024 en promettant de limoger le patron du gendarme boursier américain, le camp démocrate tente de renouer les liens avec une industrie riche en donateurs.
Key Speakers At The Bitcoin 2024 Conference
Donald Trump à la conférence Bitcoin 2024 à Nashville, Tennessee, le 27 juillet 2024.  -  Brett Carlsen/Bloomberg

Infréquentables hier, formidables aujourd’hui. Les professionnels des cryptoactifs sont l’objet de toutes les attentions aux Etats-Unis de la part de Donald Trump et de Kamala Harris. Le candidat républicain et la vice-présidente démocrate, probables adversaires dans la course à la Maison-Blanche, se disputent les faveurs d’une industrie que chacun de leur camp avait autrefois décriée.

Le revirement le plus spectaculaire est à mettre au compte de l’ancien président. Invité de la conférence Bitcoin 2024, samedi 27 juillet, à Nashville, l’homme d’affaires a promis de limoger Gary Gensler, le patron de la Securities and Exchange Commission (SEC). Le gendarme boursier américain vient pourtant d’autoriser des fonds indiciels cotés au comptant sur l’ethereum, mais il est jugé trop dur par les acteurs de la crypto, dont plusieurs ont été visés par des poursuites.

Gary Gensler dans le viseur

«Je promets à la communauté Bitcoin que le jour où je prêterai serment, la croisade anti-cryptos de Joe Biden, Kamala Harris, prendra fin», a assuré Donald Trump devant un parterre déchaîné où certains portaient des casquettes «Make Bitcoin Great Again», qui détournent le slogan «Make America Great Again» du candidat. «Si le bitcoin va jusqu’à la lune, je veux que l’Amérique soit la nation qui montre le chemin», a ajouté celui qui, lors de son mandat présidentiel entre 2016 et 2020, qualifiait pourtant la crypto de «vent» et d’«escroquerie».

La conversion de Donald Trump doit beaucoup à la présence, au sein de la communauté crypto, d’une base de fans ne lésinant pas sur la dépense, tout comme de riches donateurs. Flairant le filon, l’ex-locataire de la Maison-Blanche a d’ailleurs émis plusieurs collections de NFT (jetons non fongibles) à son effigie. En juillet, Marc Andreessen et Ben Horowitz, deux figures de la Silicon Valley, ont apporté leur soutien au candidat républicain, alors qu’ils finançaient précédemment le camp démocrate. Leur firme, Andreessen Horowitz, passe pour le plus gros fonds de capital-risque investi en crypto.

A lire aussi: Une partie de la Silicon Valley se tourne vers Kamala Harris

Cette source de financement n’a pas échappé à l’attention des démocrates. Les conseillers de Kamala Haris ont approché ces derniers jours plusieurs grandes entreprises du secteur, dont la plateforme d’échanges Coinbase, le stablecoin Circle et le fournisseur de paiements blockchain Ripple, selon le Financial Times. Objectif : «remettre à plat» la relation entre le camp démocrate et l’univers de la crypto, même si, officiellement, il est seulement question de bâtir ensemble un cadre réglementaire solide permettant de développer l’industrie et non pas de chercher des fonds.

Alors que Joe Biden passait pour être hermétique aux demandes de l’industrie crypto et que son administration a durci l’approche de l’antitrust vis-à-vis des Big Tech, Kamala Harris a une carte à jouer. Difficile pour une Californienne de naissance de se couper de la Silicon Valley.

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