
Les fonds cotés sur l’ether obtiennent un précieux sésame aux Etats-Unis

Le caractère sulfureux des cryptomonnaies n’est qu’un lointain souvenir. Après avoir autorisé les fonds indiciels cotés (ETF) sur le bitcoin en physique (spot), le gendarme de la Bourse américain, la Securities and exchange commission (SEC), a donné son aval pour que soit proposé le même type de véhicules sur l’ether.
Lundi 22 juillet, BlackRock, Fidelity, VanEck, Franklin Templeton, Invesco, 21Share, et Bitwise ont publié les prospectus de leurs nouveaux ETF ether sur le site de la SEC. Dans le même temps, les Bourses du Cboe, du Nasdaq, ou du Nyse sur lesquelles ces produits seront échangés, ont acté leur cotation prochaine.
Cela fait plusieurs semaines que ces gestionnaires attendaient cette autorisation, car si les encours sur ether, à 423 milliards de dollars, sont encore loin des 1.320 milliards du bitcoin, la cryptomonnaie est échangée sur le réseau ethereum, de loin le plus utilisée par les institutions financières. Par ailleurs, cette blockchain permet aussi la création de contrats intelligents et l’échange de jetons non fongibles (NFT).
Le secteur crypto salue avec enthousiasme l’arrivée de ces nouveaux produits. «C’est une journée historique et une avancée majeure pour le secteur, en termes de légitimation, de réglementation, de sécurité, d’accessibilité et d’institutionnalisation», déclare Antoine Andreani, le directeur de la recherche de XBT France. De la même manière, le courtier Freedom24 estime que le lancement des ETF ether «peut augmenter la liquidité du marché, conduisant à des prix plus stables».
Engouement moins fort que sur le bitcoin
Malgré un statut de l’ether plus institutionnel que le bitcoin, l’engouement pour les nouveaux ETF spot ne devrait pas être du même niveau que celui observé sur la reine des cryptoactifs en début d’année. Le teneur de marché d’actifs numériques Wintermute Trading constate ainsi que les analystes anticipent une collecte comprise entre 4,8 milliards de dollars et 6,4 milliards de dollars, mais estime dans un rapport relayé par Bloomberg que «la demande réelle pourrait être inférieure, se situant potentiellement entre 3,2 et 4 milliards de dollars».
Par ailleurs, les ETF sur l’ether ne proposeront pas de «staking», permettant aux détenteurs d’ether de les immobiliser pour sécuriser les transactions. Comme le précisaient déjà au mois de mai les analystes de Deutsche Bank, «il est probable que cela rende les nouveaux fonds moins attrayants pour les investisseurs que l’achat direct d’ethereum».
De leur côté, les ETF bitcoin spot ont collecté 17 milliards de dollars depuis leur autorisation de mise sur le marché au mois de janvier.
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