Contrairement aux apparences, le momentum économique mondial accélère

Cet indicateur est important, car l’orientation des indices actions dépendra de la vigueur de l'économie lors des douze prochains mois.
Stéphane Levy, stratégiste et responsable de l’innovation chez Chahine Capital
Croissance
Le consensus «top-down» des économistes table sur une accélération de la croissance en 2025  - 
Le comportement des marchés actions peut être conditionné par de nombreux facteurs. La valorisation, la politique monétaire, les aspects techniques et comportementaux sont des éléments importants dont il faut savoir tenir compte, mais c’est surtout la position de l’économie dans son cycle qui guide les indices. C’est la raison pour laquelle la classe d’actifs actions est considérée à juste titre comme une classe d’actifs cyclique, dont le potentiel est exacerbé par des environnements expansifs.

Politique monétaire et inflation ont dominé en 2023, 2024 sera d’une autre nature

Après une année 2023 durant laquelle les investisseurs se sont focalisés sur la trajectoire de l’inflation et ses conséquences en termes monétaires, nous nous trouvons début 2024 dans un contexte différent. La baisse de l’inflation et des anticipations d’inflation a conduit les investisseurs à anticiper une inflexion accommodante des politiques des banques centrales dès le 1ᵉʳ semestre 2024, et ceci se traduit par un contexte général plus visible. Dans un tel environnement, il y a fort à parier que l’orientation des indices actions dépendra de la vigueur de la croissance économique lors des douze prochains mois.

Une croissance économique qui devrait accélérer dans les douze prochains mois

Nos indicateurs propriétaires de momentum économique s’avèrent donc dans un tel cadre des instruments clés afin d’évaluer l’attractivité des marchés actions. Ces indicateurs sont bâtis dans le but de mettre en évidence les inflexions de l’économie, ses accélérations et ses décélérations, ce qui leur permet de disposer d’environ 12 mois d’avance sur l’économie réelle. La bonne nouvelle est que nos indicateurs continuent de progresser, et ce, de manière synchronisée, en Europe, aux Etats-Unis et en Chine. Cela ne signifie pas que l’économie est en plein «boom» mais plutôt que les choses s’améliorent sensiblement, ce qui devrait se traduire par une accélération des chiffres de croissance à horizon 12 mois. Ainsi, en Europe, la plupart des composantes contribuant à l’indicateur progressent. L’indice Zew Eurozone mesurant les attentes de croissance économique des agents économiques s’établit à +22,7 vs -12,2 en juillet dernier, le PMI industriel s’établit à 46,6 contre 42,7 en juillet ; mentionnons enfin que la balance commerciale 12 mois de la zone redevient positive pour la 1ʳᵉ fois depuis avril 2022. D’ailleurs, le consensus «top-down» des économistes table sur une accélération de la croissance économique en 2025. En zone euro, une croissance de +1,4% du PIB est en effet anticipée en 2025, après deux exercices (2023 et 2024) à +0,5%.

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Notre indicateur de momentum économique mondial s’établit donc à 0,65 (pour une échelle comprise entre 0 et 1). Il s’inscrit par ailleurs dans une tendance haussière qui s’est mise en place il y a un an. Nous évoluons donc actuellement dans un régime économique procyclique au sens de notre indicateur et cela est traditionnellement porteur pour les actions. Depuis 2003, l’indice MSCI AC World progresse de 14% en rythme annualisé quand on se trouve dans un tel régime macro au sens de notre indicateur. Dans le cas inverse, celui d’un contexte contracyclique, les actions mondiales baissent en moyenne de -1,3% en annualisé.

La double inflexion vertueuse des cycles de croissance et monétaire devrait soutenir les actions

La modélisation du cycle de croissance mondiale milite donc pour une surexposition stratégique à la classe d’actifs actions. C’est un peu comme si nous nous trouvions à la croisée de deux inflexions vertueuses de cycles : celle du cycle de croissance à horizon 12 mois et celle du cycle monétaire qui devrait intervenir dans l’année. Le tout dans un contexte fondamental de sous-évaluation des actions, notamment en Europe où le PER de l’indice Stoxx Europe 600 est de 13,3x vs 14,0x en moyenne depuis 2000.

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