
Bruno Le Maire veut des entreprises détenues à 10% par leurs salariés

Emmanuel Macron avait annoncé fin octobre sa volonté d’étendre les mécanismes de participation et d’intéressement, auxquels seulement 8,6 millions de salariés du secteur privé ont accès (soit à peine plus de la moitié du total). La réflexion gouvernementale avance, et devrait déboucher sur des mesures concrètes dans la prochaine loi entreprise, présentée au printemps. Bruno Le Maire en a fixé mercredi soir les principes, à l’occasion d’une manifestation organisée par Fédération de l’actionnariat salarié (FAS).
«Je souhaite que le plus grand nombre de salariés puisse avoir accès à un dispositif de partage de la valeur», a déclaré le ministre de l’Economie. Son «souhait» c’est qu’à terme «100% des salariés puissent bénéficier d’un dispositif d’intéressement ou de participation». Un objectif évidemment ambitieux. Une manière de l’approcher serait de rendre la participation obligatoire non pas dans les entreprises de plus de 50 salariés, mais dans celles comptant plus de 20 employés. Resterait le cas des TPE.... Il faut plutôt entendre cette annonce comme un cap fixé.
Autre ambition fixée par le ministre de l’Économie : que 10% du capital soit entre les mains des salariés. Il faut «qu’une part significative du capital des entreprises, visant les 10%, puisse être détenue par les salariés, en moyenne». La France est aujourd’hui en tête en Europe, pour ce qui est du développement de l’actionnariat salarié. S’agissant des grandes entreprises, 1,8% du capital est dans les mains de ceux-ci dans l’ensemble de l’UE. En France, ce taux est bien supérieur, puisqu’il atteint 4%, souligne la FAS. Mais si l’on considère l’ensemble des entreprises, y compris les PME, la part du capital détenue par les employés tourne plutôt autour de 2%. Il faudrait donc la multiplier par 5, pour atteindre l’objectif de Bruno Le Maire. La FAS vise ces 10% à l’horizon 2030.
Pour y parvenir, elle suggère notamment que l’Etat réserve aux salariés une part supérieure aux 10% prévus par loi, lors de la cession de titres d’entreprises nationales. Et que cette politique soit étendue aux cessions effectuées par des structures telles que la CDC ou Bpifrance. Deuxième piste : créer un panier de titres de grandes sociétés privilégiant l’actionnariat salarié, qui pourrait être intégré dans les Perco. Enfin, il faudrait faciliter la reprise d’entreprise par les salariés, en exonérant par exemple les plus-values de cession.
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