
UniCredit se dirigerait vers une augmentation de capital massive

L’ampleur de la probable augmentation de capital d’UniCredit pourrait être significative. Afin de regonfler un ratio de fonds propres durs (CET1) transitoire qui a chuté à 10,5% au premier trimestre, la banque italienne pourrait lancer une opération de 5 milliards d’euros, estime JPMorgan. Insuffisant à lui seul pour ramener le ratio CET1 à environ 12,5%, ce montant devrait être complété par plusieurs cessions d’actifs, dont une partie du courtier FinecoBank.
Nettement moins bien capitalisée que sa consœur Intesa Sanpaolo, qui affiche un CET1 de 13,1%, UniCredit a vu son action chuter de 40% depuis janvier.
Ce plongeon a mis sous pression le patron de la banque, Federico Ghizzoni, qui a aussi pâti de la révision du plan stratégique 2018. Opposé de longue date à une augmentation de capital et récemment éclaboussé par le fiasco de l’IPO de Popolare di Vicenza, le dirigeant va céder sa place, a confirmé hier soir l'établissement. Le conseil d’administration a mandaté son président, Giuseppe Vita, pour engager le processus de recherche d’un successeur, a-t-il précisé dans un communiqué. De nombreuses incertitudes demeurent sur la taille de l’augmentation de capital, considère JPMorgan. UniCredit a besoin d’au moins 5,4 milliards d’euros pour se hisser au-dessus des 12% de CET1 revendiqués par la plupart de ses concurrentes italiennes. L’établissement doit aussi anticiper l’impact de la contribution à Atlante, le fonds d’aide au secteur.
Le milliard d’euros promis au véhicule italien devrait encore rogner le ratio CET1 de la banque de 24 points de base (pb), selon Kepler Cheuvreux. Cet effet négatif annulera l’impact positif, prévu d’ici à la fin de l’année, de l’intégration du gérant d’actifs Pioneer dans une joint-venture montée avec Santander. «Lors de l’annonce en avril 2015, le bénéfice estimé était de 25 pb, ce que nous avions intégré dans notre estimation provisoire pro forma de 11,1% de ratio CET1», rappelait début mai CreditSights.
D’autres cessions d’actifs se précisent. La vente de 15% du capital de FinecoBank, détenu à 66% par UniCredit, pourrait rapporter 400 millions d’euros, selon JPMorgan. A moins que la banque italienne opte pour une cure d’amaigrissement plus drastique. UniCredit pourrait ainsi mettre sur le marché sa participation de 50,1% dans sa filiale Bank Pekao pour profiter de la consolidation du secteur en Pologne, ou sa participation indirecte de 42% dans la quatrième banque turque, Yapi Kredi.
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