
Les taux bas conduisent UniCredit à ajuster son plan stratégique
L’environnement de taux très bas demeure un challenge pour les banques européennes. Régulièrement pointé du doigt car il compresse les marges d’intérêt, cet environnement a conduit la banque italienne UniCredit à lancer une revue de son plan stratégique 2013-2018, tout juste présenté en mars 2014. «La banque étudie plusieurs plans d’actions en raison du nouveau scénario macroéconomique», a indiqué en début de semaine Federico Ghizzoni, son directeur général.
Le plan stratégique d’UniCredit vise d’ici à 2018 un triplement des bénéfices de la banque à 6,6 milliards d’euros, associé à un rendement de l’actif net tangible de 13%. Ces objectifs tablent sur des investissements de restructuration du réseau et de digitalisation de 4,5 milliards d’euros et des économies de coûts de 1,3 milliard, ainsi qu’un scénario «de normalisation progressive des conditions économiques» marqué par «une hausse modérée des taux d’intérêts d’ici [la fin 2018]».
Si Federico Ghizzoni exclut toute révision des objectifs, qui escomptent aussi un ratio CET1 de 10%, le «réglage fin» du plan prévoit de mettre davantage l’accent sur les frais et les commissions que sur les revenus d’intérêts. La banque, qui mise aussi beaucoup sur la gestion d’actifs et a uni ses forces fin avril avec Santander, a par ailleurs annoncé mi-juin qu’elle allait renforcer son activité de gestion de fortune via une nouvelle compagnie exerçant sous sa propre marque.
De l’ordre de 3,5% en mars 2014, le taux à 10 ans de l’Italie, où le groupe a généré 48% de ses revenus en 2014, a chuté jusqu’à 1,1% à la mi-mars 2015, avant de rebondir récemment à 2,1%. Un mouvement plus marqué encore a été observé en Allemagne et en Autriche, où UniCredit a généré respectivement 18% et 8% de ses revenus l’an dernier.
UniCredit devra aussi gérer son portefeuille de prêts non performants, dont le provisionnement lui avait coûté une perte de 14 milliards d’euros en 2013. «Les problèmes de prêts d’UniCredit sont importants, à environ 13% de son portefeuille à la fin mars 2015», souligne Moody’s, qui a malgré tout relevé sa note à Baa1 du fait «d’un important matelas de dette senior et (…) de titres subordonnés». Au premier trimestre, son profit a baissé de 28% du fait d’une hausse de 17% des provisions pour pertes.
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