
UniCredit lance une OPA sur son compatriote Banco BPM

Décidément, UniCredit semble déterminer à faire bouger les frontières du secteur bancaire européen.
Déjà engagé dans un projet d’acquisition de l’allemand Commerzbank, le groupe italien a dévoilé le 25 novembre son intention de mettre la main sur son compatriote Banco BPM. Il propose une opération entièrement payée en nouvelles actions UniCredit à raison de 0,175 titre pour chaque action existante Banco BPM. L’offre valorise la banque 10,1 milliards d’euros, ou 6,657 euros par titre, soit une prime très limitée de 0,5% sur le cours de clôture du 22 novembre dernier.
Cette proposition vise à renforcer la place de deuxième banque la plus importante d’Italie d’UniCredit, indique le groupe dans son communiqué. Il espère finaliser l’opération d’ici à juin prochain avec une intégration complète réalisée en 12 mois et l’essentiel des synergies mises en œuvre en deux ans. UniCredit anticipe que les synergies de coûts atteignent 900 millions d’euros par an.
Les charges liées à l’intégration s'élèveraient à 2 milliards d’euros, à quoi s’ajouteront pour 0,8 milliard d’euros de provisions pour pertes sur crédit.
De nombreux acteurs concernés
La banque dirigée par Andrea Orcel précise que ce projet de rachat est «autonome et indépendant de l’investissement réalisé dans le capital de Commerzbank» dont UniCredit détient 21%, directement et indirectement.
Le groupe ne réitère toutefois pas clairement sa volonté de mettre la main sur la banque allemande. Il semble dans tous les cas compliqué pour UniCredit de mener de front deux opérations d’une telle ampleur.
En réaction à ces annonces, l’action Commerzbank chutait de 5,4% à la Bourse de Francfort lundi en milieu de matinée. Celle d’UniCredit reculait également de 4% alors que le titre Banco BPM gagnait 2%.
Cette offensive sur Banco BPM intervient par ailleurs à un moment où cette banque a elle-même lancé une OPA sur la société de gestion Anima et alors qu’elle était pressentie comme un repreneur potentiel pour sa compatriote Monte dei Paschi di Siena (MPS) qui fait l’objet d’un désengagement de l’Etat italien.
Dans ce contexte, un quatrième acteur, français cette fois, pourrait tenir le rôle d’arbitre. Le Crédit Agricole est en effet très lié à Banco BPM dont il est le premier actionnaire avec plus de 9% du capital. Et l’affaire ne devrait pas non plus laisser indifférent le premier acteur du pays, Intesa Sanpaolo.
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