
Suravenir et Yomoni dégainent à leur tour une offre ETF pour les CGPI

Deux mois après l’offensive de son concurrent Primonial, Suravenir fait un double pari : faire entrer les ETF (fonds indiciels cotés) chez les conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI), et les jeunes épargnants chez ces porte-drapeaux de la gestion traditionnelle. La filiale d’assurance du Crédit Mutuel Arkéa a annoncé vendredi le lancement mi-avril de e-Volution Plus, un contrat d’assurance vie commercialisé par Vie Plus, sa plate-forme destinée aux CGPI, et opéré par Yomoni, un gestionnaire d’actifs 100% en ligne et 100% ETF dont Arkéa est actionnaire.
«Nous nous adressons aux enfants et petits-enfants des clients des CGPI, a expliqué Bernard Le Bras, président du directoire de Suravenir. Ils pourront les approcher avec un produit très accessible, qui ne leur demande pas beaucoup de temps en allocation d’actifs». Accessible dès 1.000 euros, dix fois moins que les autres contrats Vie Plus, ce mandat d’arbitrage sera souscrit en ligne mais par le biais d’un CGPI, contrairement à celui de Primonial qui nécessite seulement le parrainage d’un CGPI et laisse le client autonome. Dans les deux cas, le profil de risque de l’épargnant est déterminé par les algorithmes d’un robo-advisor : chez Vie Plus, celui de Yomoni avec une modification possible par le CGPI; chez Primonial, celui de Lyxor, le fournisseur d’ETF de la Société Générale.
Pour appâter les CGPI, les deux offres leur accordent des rétrocessions, contrairement à l’usage pour les ETF. Elles atteindront 0,8% des encours chez Vie Plus, où le client paiera 1,9% de frais de gestion et d’arbitrage. Chez Primonial, elles sont de 0,5% pour des frais de 1,3%. «On n’a pas cherché à se comparer. [Les deux offres] confirment que, dans l’univers de la gestion intermédiée, les fintechs et robo-advisors ne sont pas des ennemis», affirme Bernard Le Bras, dont la maison mère Arkéa est aussi actionnaire de Primonial. «Notre gestion à nous est indépendante, en architecture ouverte, nuance Sébastien d’Ornano, président de Yomoni. Ce n’est pas une allocation d’actifs faite par un producteur d’ETF»... tel que Lyxor.
Yomoni assure que son partenariat avec Vie Plus n’ouvre pas une brèche dans son modèle digital mais montre «l’importance d’un référent sur le sujet de l’épargne», pour mettre les clients «plus en confiance». La fintech affiche 11,7 millions d’euros d’encours à fin décembre, contre 4,3 milliards pour Vie Plus.
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