Samuel Bankman-Fried est condamné à 25 ans de prison

Le juge Lewis Kaplan du district de New York, chargé de l’affaire, estime que le fondateur de FTX a bien escroqué ses clients.
Le fondateur de FTX Samuel Bankman-Fried (SBF).
Le fondateur de FTX Samuel Bankman-Fried (SBF) a été condamné à 25 ans de prison  -  Bloomberg

Samuel Bankman-Fried (SBF) a eu beau déclarer qu’il était «désolé», cela n’a pas amadoué Lewis Kaplan, le juge du district de New York devant lequel le fondateur de FTX comparaissait jeudi 28 mars. Sam Bankman-Fried a été condamné jeudi à 25 ans de prison pour avoir escroqué les clients de la Bourse de cryptomonnaie FTX qu’il a cofondé et aujourd’hui en faillite.

Le juge a considéré que SBF n’avait montré aucun remord. «Il savait que c'était criminel. Il regrette d’avoir fait un très mauvais pari sur la probabilité de se faire prendre. Mais il n’a rien admis, comme c’est son droit», a affirmé Lewis Kaplan.

11 milliards de dollars

Samuel Bankman-Fried qui a été reconnu coupable le 3 novembre dernier, attendait la sentence. L’homme a reconnu que les clients de FTX avaient perdu 8 milliards de dollars, les investisseurs en actions de la société 1,7 milliard, et que les prêteurs d’Alameda Research, qu’il avait aussi fondée, avaient aussi perdu 1,3 milliard. Mais «l’affirmation selon laquelle les clients et les créanciers de FTX seront intégralement payés est trompeuse, elle est logiquement erronée et spéculative», a déclaré le juge. «Un voleur qui emmène son butin à Las Vegas et parie avec succès l’argent volé n’a pas droit à une réduction de peine en utilisant ses gains à Las Vegas pour rembourser ce qu’il a volé», a-t-il continué.

Si la peine peut paraître lourde pour l’homme aujourd’hui âgé de 32 ans, elle reste inférieure à celles de 40 et de 50 ans qu’avaient requis les procureurs généraux.

Pour sa défense, Samuel Bankman-Fried avait expliqué que s’il avait commis des erreurs, notamment en ne mettant pas en place une équipe de gestion des risques, il n’avait pas eu l’intention de frauder qui que ce soit ou de voler l’argent de ses clients. Il aura le temps d’y repenser.

La sentence est l’une des plus lourdes aux Etats-Unis pour un délinquant en col blanc, mais reste loin des 150 ans de prison infligés à Bernard Madoff, record en la matière. Un autre auteur de fraude Ponzi, Allen Stanford, purge une peine de 110 ans de prison. SBF figure au troisième rang de ce classement, en compagnie de Bernard Ebbers, responsable de la fraude comptable de WorldCom lors de la bulle internet de 2000, et qui a lui aussi écopé d’une condamnation à 25 ans de prison.

(Avec Reuters)

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