
Pouvoir d’achat : Bercy veut faciliter la résiliation des contrats d’assurance

Le gouvernement veut renforcer la concurrence sur le marché de l’assurance afin de soutenir le pouvoir d’achat des Français. Après avoir reçu les assureurs la semaine dernière pour les inviter à la « modération tarifaire » sur les cotisations d’assurance dommages et santé, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire prépare de nouvelles mesures dans le cadre du projet de loi pouvoir d’achat qui sera présenté en conseil des ministres le 6 juillet, a appris L’Agefi d’une source proche du dossier.
Selon cette même source, le gouvernement exclurait pour l’heure d’agir sur les cotisations des assureurs, qui ont mis en avant la semaine dernière le poids de l’inflation sur leur rentabilité technique, la hausse du coût des catastrophes naturelles en dommages et le coût du 100% santé pour les complémentaires. Il souhaite, en revanche, faciliter la résiliation des contrats d’assurance afin de permettre aux consommateurs de ne pas renouveler leurs contrats ou d’opter plus facilement pour un assureur moins onéreux.
Une résiliation en ligne facilitée
Selon nos informations, un article du projet de loi relatif au pouvoir d’achat devrait instaurer une résiliation en quelques clics « de façon facile, directe et permanente » pour les contrats d’assurance ayant été souscrits en ligne. La résiliation en ligne ne se substituera pas aux modalités de résiliation classique par courrier, mais elle devra être obligatoirement proposée aux assurés ayant souscrit leur contrat en ligne. « Si cette mesure est adoptée, elle va d’abord toucher les assureurs qui ont généralisé la souscription en ligne, et au premier rang, les bancassureurs », remarque une source de marché.
Afin de stimuler la concurrence au profit des consommateurs, la loi Hamon a instauré la résiliation infra-annuelle des contrats d’assurance dommages (auto et habitation). Une logique qui a, par la suite, été étendue aux contrats de complémentaire santé, et à l’assurance emprunteur avec la loi Bourquin, complétée récemment par la loi Lemoine. Mais les clients qui veulent profiter de ces législations pour changer d’assureur se heurtent parfois à des difficultés administratives pour résilier leurs contrats, déplorent-ils. En facilitant leur résiliation, Bercy veut donc « lutter contre les prolongations artificielles des contrats », précise une source proche.
Alors qu’une nouvelle réunion est prévue avec les assureurs à la mi-juillet, le gouvernement pourrait par la suite déposer de nouveaux amendements lors de l’examen du projet de loi qui devrait être présenté en commission le 11 juillet. Selon nos informations, il envisagerait, par ailleurs, d’agir sur la mise en œuvre du 100% santé par les opticiens, alors que ces derniers ont tendance à proposer des montures qui ne sont pas inclues dans le panier du 100% santé et présentent un reste à charge plus important pour les assurés.
Plus d'articles du même thème
-
PARTENARIAT
Apprendre à désapprendre : les limites du savoir
L’illusion de la connaissance et comment surmonter les limites de l’apprentissage -
PARTENARIAT
Investissement : Quand la simplicité devient un piège
Pourquoi la simplicité n’est pas toujours la meilleure solution
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions