
Les Pays-Bas comptent vendre 10% d’ABN Amro

ABN Amro va-t-il prendre le même chemin que Commerzbank en Allemagne ? Rien ne permet de spéculer, pour le moment, sur une montée au capital de la banque néerlandaise d’un concurrent européen. Mais, comme sa consœur allemande qui fait l’objet des convoitises d’UniCredit, ABN Amro va voir son premier actionnaire public réduire son poids au capital.
Le 15 octobre, le gouvernement néerlandais a annoncé son intention de diminuer sa participation dans ABN Amro à environ 30%, contre 40,5% détenus actuellement.
ABN Amro, l’une des trois banques dominantes aux Pays-Bas, a été nationalisée pendant la crise financière de 2008 et reprivatisée en 2015. Longtemps majoritaires au capital, les Pays-Bas ont réduit leur participation depuis le début de l’année dernière. En 2022, des informations de presse avaient fait état d’un intérêt du français BNP Paribas en vue d’un potentiel rachat.
Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large en Europe, où les gouvernements ont vendu leurs participations dans les banques datant de la crise, profitant d’un rebond des prix des actions et de conditions relativement clémentes pour les prêteurs.
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Un droit de regard plus limité
Outre le cas Commerzbank en Allemagne, la Grèce a achevé la reprivatisation de ses banques en vendant une participation de 10% dans la Banque nationale en début de mois.
La banque britannique Barclays a été désignée pour procéder à une «vente mesurée et ordonnée» des actions d’ABN à un prix minimum par action non divulgué, a déclaré le gestionnaire des intérêts financiers de l’Etat néerlandais NLFI. La vente commencera dans les prochains jours et se terminera lorsque le nombre maximum d’actions aura été vendu, a-t-il ajouté.
Dans le cas où le poids de l’Etat tomberait sous un tiers du capital, celui-ci n’aura plus de droit de regard sur les décisions d’investissement ou de désinvestissement inférieures à 50 millions d’euros, a indiqué la banque dans un communiqué séparé. La nature des relations entre la puissance publique et ABN Amro au titre du droit à l’information sera de nouveau revue si la participation de l’Etat devait tomber sous 15%.
L’action ABN Amro a reculé de 1,9% mardi, à 15,53 euros. Elle gagne encore plus de 10% depuis le début de l’année mais demeure sous son prix d’introduction fixé à 17,75 euros en novembre 2015.
(Avec Reuters)
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