
Les opinions boursières sur les réseaux sociaux peuvent tomber sous le coup de l’abus de marché

Vigilance. Face à la multiplication des recommandations d’investissement par des influenceurs sur les réseaux sociaux, l’Autorité des marchés financiers (AMF) lance un appel à la prudence. Après l’affaire GameStop, aux Etats-Unis, ou Solutions 30, en France, «il convient de s’interroger sur les compétences en finance de ces personnes se présentant comme des experts, sur la sincérité et la nature désintéressée de ces prescriptions, dont le caractère rémunéré n’est pas toujours indiqué clairement», prévient le gendarme boursier dans un communiqué. Et si la mise en garde n’était pas suffisante, l’AMF précise que grâce à sa plateforme de surveillance des marchés, ICY, elle croise toutes sortes de données, y compris celles provenant de forums ou réseaux sociaux, en cas d’anomalies de marché. En clair, les spécialistes des forums boursiers ou des réseaux sociaux pourraient être poursuivis pour manipulation de marché. Et si une personne produit fréquemment des recommandations d’investissement, s’adressant à une large audience et se présentant comme spécialiste, elle pourrait être considérée comme un expert. Dans ce cas, la loi impose davantage d’obligations de transparence, rappelle l’Esma, le régulateur européen.
Cet avertissement de l’AMF fait suite à la déclaration de l’Esma, précisant que les personnes formulant des recommandations d’investissement, notamment sur les réseaux sociaux, doivent les présenter de manière objective et transparente et doivent divulguer leur identité. L’Esma rappelle que partager publiquement son opinion devant un large public sur la valeur ou le prix actuel ou futur d’une action cotée en Europe, constitue une recommandation d’investissement au sens du règlement abus de marché (MAR). Cette diffusion doit donc respecter un certain nombre de règles, comme la révélation de son identité, de ses sources et de ses éventuels conflits d’intérêts. De plus, le régulateur européen rappelle que les investisseurs doivent être en mesure d’évaluer la crédibilité et le degré d’objectivité d’une recommandation d’investissement.
Avec le retour des investisseurs particuliers, 800.000 arrivées en deux ans, plus jeunes, l’AMF invite l’ensemble des investisseurs à s’informer auprès de sources fiables avant de prendre une décision. Le régulateur recommande une nouvelle fois de se méfier des «promesses irréalistes de gains rapides, sans effort et sans risque».
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