
Le G20 s’engage à renforcer la résistance du système financier

Né dans le sillage de la faillite de Lehman Brothers en 2008 pour trouver une réponse coordonnée à la crise financière, le G20 retrouve ses racines. Le communiqué final publié le 16 novembre à l’issue du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à Bali, en Indonésie, consacre plusieurs paragraphes à la «résilience du système financier mondial», cryptoactifs inclus.
Le texte apporte ainsi son soutien à plusieurs initiatives du Conseil de stabilité financière (FSB), l’organe chargé de porter les réformes financières, au moment où le niveau de risque systémique remonte avec l’impact du resserrement monétaire. Les Etats saluent les conclusions du rapport que le FSB a publié en amont du sommet sur la liquidité des intermédiaires financiers non-bancaires et des fonds d’investissement ouverts. Le Conseil de stabilité y formulait plusieurs propositions destinées à éviter des accidents de marché tels que la faillite du fonds américain Archegos en mars 2021 ou, plus récemment, la panique des fonds de pension britanniques fin septembre.
Le G20 attend aussi la finalisation des normes extra-financières de l’International Sustainability Standards Board (ISSB), présidé par Emmanuel Faber, « en faveur d’une information financière sur le climat cohérente, comparable et fiable au niveau mondial ».
L’objectif 1,5 degré confirmé
Les dirigeants appellent aussi le FSB et les autres régulateurs internationaux à « veiller à ce que l'écosystème des cryptoactifs, y compris les monnaies dites stables [stablecoins], soit étroitement surveillé et soumis à une réglementation, une supervision et un contrôle solides afin d’atténuer les risques potentiels pour la stabilité financière ». La mise en garde intervient quelques jours après la faillite retentissante de la plateforme FTX, dont l’effet de souffle se propage à l’ensemble de l’écosystème. Ce mercredi, Genesis Trading, l’un des gros courtiers en crypto, a annoncé le gel de ses activités de prêts et des avoirs de ses clients en raison de problèmes de liquidités.
Le communiqué de 19 pages adresse par ailleurs un message rassurant pour la lutte contre le changement climatique. Il reprend en effet l’objectif de l’accord de Paris de 2015 de limiter à 1,5 degré le réchauffement de la planète. Un signal envoyé aux négociateurs réunis depuis dix jours à Charm el-Cheikh, en Egypte, à l’occasion de la COP27, la Conférence des Nations-Unies sur le climat. Certains observateurs craignaient que sous la pression de la Chine et de l’Arabie saoudite, l’objectif de 1,5 degré ne soit plus mentionné explicitement.
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