
Le futur centre de service clients de BNP Paribas inquiète les syndicats

Le groupe BNP Paribas a l’art du «teasing». MargueriteBérard, la nouvelle directrice des réseaux France du groupe bancaire, a évoqué dans Les Echos du 18 février «la construction de notre centre de service clients», «un projet technologique majeur», «un nouveau chantier (qui) va nous occuper sur les 18 prochains mois», dans le cadre du plan stratégique 2017-2020 de BNP Paribas. Interrogé par L’Agefi, un porte-parole se refuse à de plus amples commentaires, indiquant que le groupe «communiquera dans les temps» à ce sujet, «cette année».
En interne, la communication a débuté il y a plusieurs mois et ce centre de service clients suscite un certain nombre de questions. «Il s’agit d’améliorer encore davantage la rapidité de réponse aux clients, qu’ils aient besoin d’informations ou de débloquer leur carte de paiement, par exemple. L’objectif est de parvenir à qualifier la demande du client afin de le diriger vers la bonne personne, au bon moment», indique une source. «L’objectif sera de répondre à toutes les demandes clients sous 24h», précise le SNB/CFE-CGC BNP Paribas, premier syndicat du groupe, dans un post publié le 11 février sur son site Internet, et intitulé « centre de service : le commencement. »
«La direction nous annonce de nouveaux outils informatiques que nous n’avons pas encore vus à l’œuvre, des formations à programmer, une réorganisation, et, dans le même temps… des objectifs commerciaux qui évoluent», poursuit la publication du SNB/CFE-CGC, dont les élus suivront «ce projet d’envergure au jour le jour avec la plus grande attention».
Leurs collègues de la CGT étaient allés plus loin à l’issue du comité central d’entreprise du 21 juin 2018, en émettant un avis défavorable sur ce projet de centre de service clients. «Nous ne validons en aucun cas (…) le sentiment que ce centre de service soit un impératif économique et commercial», écrivait alors le syndicat dans un avis publié sur son site. Les élus s’interrogeaient notamment sur un argument avancé par la direction, selon lequel ce centre de service clients permettrait de diminuer de 24% la charge de travail en agence.
Le sujet de la transformation digitale est particulièrement sensible au sein des réseaux France, BNP Paribas ayant prévu de fermer quelque 200 agences, soit environ 10% d’entre elles, dans le cadre du plan 2017-2020. Un plan qui prévoit une baisse de 2% à 4% des postes de travail de la banque de détail de BNP Paribas en France, d’après ce document de la CGT.
Plus d'articles du même thème
-
L’emploi américain, une bonne nouvelle dans une période troublée
Les chiffres du rapport mensuel sur le marché du travail ressortent plutôt bons pour le mois de mars. Le détail confirme encore une dynamique faible de l’économie américaine, sans prendre encore en compte les effets des licenciements déjà effectués dans le secteur public, ni ceux liés aux risques économiques résultant de la hausse des droits de douane. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions -
Contre-espionnage
Fuites sur Israël: Macron a débusqué la taupe au gouvernement
Le président de la République est persuadé d'avoir trouvé la ministre à l'origine de la fuite de ses propos sur Israël