LCL révise en baisse les objectifs de son plan 2018

L’environnement moins favorable aurait conduit la banque à diviser par plus de deux ses prévisions de hausse du produit net bancaire.
Alexandre Garabedian

L’aplatissement des courbes des taux sur des niveaux très bas force les banques françaises à revoir leurs plans stratégiques, un an à peine après les avoir présentés. De sources concordantes, LCL aurait ainsi annoncé ce mois-ci aux représentants du personnel la révision en baisse de son plan «Centricité 2018», qui s’inscrit dans le plan à moyen terme (PMT) 2016 de sa maison mère, Crédit Agricole SA, et le prolonge. La banque n’était pas en mesure hier de commenter l’information.

Le projet 2018 de LCL tablait sur une croissance des revenus de 2% par an, et une réduction des coûts de 0,2%. La progression annuelle du produit net bancaire serait désormais attendue à 0,9%, ce qui la ramène en ligne avec l’objectif d’environ 1% figurant dans le PMT 2016 de CASA. Autrement dit, la perspective de rebond de l’activité après 2016 s’éloigne alors que le programme d’assouplissement quantitatif de la BCE, censé durer jusqu’en septembre de l’année prochaine, écrase la pente des courbes de taux. Cette politique a un double effet pour les banques: elle réduit leurs marges d’intérêt, même si celles-ci sont aujourd’hui juteuses sur le crédit immobilier, et écrase la rémunération des actifs qui constituent leurs coussins de liquidité.

Pour éviter un effet ciseau, LCL devrait accroître le rythme de réduction des coûts, à -0,5% par an au lieu de -0,2%. La banque a déjà annoncé un plan de 1.600 départs volontaires dans le cadre de Centricité 2018, dont la mise en œuvre a tout juste commencé. Le surcroît d’économies proviendrait non pas de charges de personnel, mais d’autres postes comme la logistique et l’immobilier. Le groupe Crédit Agricole a aussi déjà annoncé des mises en commun de moyens avec sa filiale dans la monétique et le traitement des chèques. A ce stade, LCL ne semble pas non plus vouloir fermer davantage d’agences, alors que seulement une dizaine de suppressions nettes (80 fermetures pour 70 ouvertures) était prévue d’ici à 2018.

L’impact sera sensible en bas du compte de résultat. La hausse annuelle du résultat brut d’exploitation devrait être ramenée de 6,5% à 3,5%, et celle du résultat net de 9% à 3,1%, selon des sources internes. Des ajustements qui tiennent compte aussi du mauvais millésime 2014 pour les banques de détail en France. L’an dernier, le PNB retraité de LCL a reculé de 1,5%, et les charges y ont progressé de 0,7%. C’est la forte baisse du coût du risque (-40%) qui a permis au résultat net de croître.

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