
« La finance de marché n’est pas le secteur industriel à la pointe de la diversité »

Laurence Lescourret, professeur de finance à l’Essec
Une réduction des horaires de cotation des Bourses européennes pourrait-elle perturber les échanges ?
Raccourcir les horaires de trading ne devrait pas être perturbant pour les intervenants sur les marchés financiers puisque ces activités se sont beaucoup automatisées. En outre, 35 % des transactions se font en fin de journée, donc commencer un peu plus tard le matin permettrait aux professionnels d’avoir plus de temps pour incorporer les informations, lire les notes des analystes, etc.
Un tel changement favoriserait-il la mixité chez les traders ?
Le métier de trader est exigeant en termes de présence (surtout à Londres où les journées de travail peuvent s’étaler sur 12 heures, les traders arrivant à leurs desk très tôt le matin) et peut, à cet égard, pénaliser les femmes. Il fut une époque où cette activité recrutait très peu de femmes par anticipation de leur indisponibilité en cas de grossesse. Aujourd’hui encore, la finance de marché n’est pas le secteur industriel à la pointe de la diversité avec des trading floors majoritairement masculins. Pour faire bouger les choses sur ce sujet, il faut des « role models » féminins.
Les sujets de santé mentale et de bien-être sont-ils pertinents dans ce métier ?
Quand on regarde les scandales qui impliquent des « rogue traders », on voit bien qu’évoquer le sujet de la santé mentale dans ce métier n’est pas insensé. Même si les banques s’efforcent de mettre en place des procédures de prévention, il faut reconnaître que cette profession garde certaines particularités (stress durant la séance, enjeux financiers, de risque, etc.) qui peuvent entraîner des incidents.
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