
Fusions-acquisitions : les meilleures banques conseils de 2023
Année tendue pour les fusions et acquisitions. L’édition 2023 du classement exclusif de L’Agefi des banques conseils fait état d’un marché déprimé. Les transactions ont baissé de 20% en volume dans le monde par rapport à 2022 et même de 40% par rapport au record de 2021. Les ordres de grandeur sont similaires pour la France et expliquent la déprime des banquiers en ce début d’année.
A lire aussi: Le marché français du M&A veut effacer le traumatisme de 2023
Comme d’autres, le marché du M&A a été pénalisé par l’inflation, la hausse des taux d’intérêt, les craintes de récessions dans plusieurs pays et la résurgence de tensions géopolitiques. Conséquence directe : aucun méga-deal (opérations de plus de 10 milliards d’euros ou dollars) en 2023. Le marché a été animé essentiellement par des transactions comprises entre 1 et 5 milliards d’euros, dont la plus grosse était la vente de Bolloré Logistics à CMA CGM pour environ 5 milliards d’euros.
Les plus grands absents de l’année dernière sont les acteurs du private equity, notamment les fonds de LBO. Alors qu’ils représentent habituellement entre 30% et 40% des transactions (en volume), ils n’ont pesé que 20% en 2023. Le principal motif de leur exode est l’envolée du coût de la dette, un de leurs principaux leviers d’investissement.
JPMorgan en tête
Toujours est-il que certaines banques ont réussi à dominer les transactions réalisées et se classent dans le podium du classement de L’Agefi. JPMorgan remporte la bataille, avec environ 56 milliards d’euros d’opérations bouclées. La banque américaine a su profiter de son envergure internationale pour accompagner les groupes français à l’international ou être du côté des cibles à l'étranger pour pouvoir boucler un certain nombre de transactions de taille conséquente.
C’est une autre banque américaine, Goldman Sachs, qui occupe la deuxième position, suivie de Rothschild & Co qui complète le podium. Cette dernière a surtout misé sur un volume d’opérations très élevé puisqu’elle a réalisé plus de 100 transactions au cours de l’année.
Si les prédictions sont difficiles à faire pour 2024, beaucoup de banquiers estiment que la stabilité des taux redonnera aux acteurs de la visibilité et de la confiance. Les grands groupes français bien capitalisés devraient continuer à faire des opérations. Certains devront sûrement revoir leurs portefeuilles et donc céder des actifs, ce qui devrait alimenter le marché. Mais surtout, c’est le private equity qui doit revenir. Les fonds n’ont rien fait pendant un an et n’ont pas remonté d’argent à leurs investisseurs. Ils devront donc, de manière sans doute contrainte la plupart du temps, vendre des actifs et donc revenir sur le marché du M&A.
A lire aussi: Découvrez le palmarès dans son intégralité
Plus d'articles du même thème
-
Thomas Labergère (ING): «Il faut réconcilier le citoyen avec l'économie et la finance»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé le 27 mars par L'Agefi, Thomas Labergère, le directeur général d'ING en France, évoque les mesures nécessaires pour promouvoir la compétitivité des banques européennes. -
François-Louis Michaud (EBA) : «Dora est une transformation positive pour le secteur financier»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé par L'Agefi, François-Louis Michaud, directeur général de l’Autorité bancaire européenne fait un point d’étape sur l’entrée en application de DORA sur la résilience digitale du secteur bancaire. Il donne également les grandes lignes du stress test bancaire 2025 actuellement en cours. -
Patrimoine Online de Février 2025 à Caen
Mathieu Sanlaville et Simon Couturier, dirigeants de Norma Conseils, étaient les invités de la rédaction. -
Shane Clifford (Carlyle) : « Le marché du wealth management continue de croître de façon exponentielle »
Lors de l'IPEM Cannes, le partner à la tête de l’activité Global Wealth de Carlyle a balayé son actualité sur le segment des clients privés tout en évoquant la croissance du marché dans le monde. -
Anne-Laurence Roucher (Mirova) : « Le rapprochement avec Generali donnera de l’élan à nos levées de fonds »
A l’occasion de l’Ipem, la directrice du capital naturel et du private equity chez Mirova fait un point sur l’actualité en matière de levée de fonds et évoque l’alliance entre sa maison mère, Natixis Investment Managers, et Generali Investments. -
Julien Wormser : « Banque Wormser Frères s'est fixé pour objectif d'avoir des produits durables sur chaque classe d'actifs »
A l'occasion de la dernière édition de l'IPEM qui s'est tenu à Cannes, le directeur général délégué de la Banque Wormser Frères a détaillé les caractéristiques de son premier fonds de co-investissement durable baptisé WF Continuation Durable.
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions