
Experts-comptables - Les écoles de commerce appréciées.

Si le diplôme supérieur de comptabilité et de gestion (DSCG) est la première marche vers le diplôme d’expertise comptable (DEC), les voies d’accès sont diversifiées, notamment grâce à un système d’équivalences. Suite à la refonte des programmes en 2019, qui ménagent plus de place au numérique, à l’anglais, aux nouvelles normes financières, un arrêté de décembre 2021 précise les diplômes qui ouvrent droit à des dispenses d’épreuves du DSCG. Le master Comptabilité, contrôle, audit (CCA) garantit aux étudiants l’obtention de cinq des sept unités d’enseignement (UE) que compte le DSCG. Les masters finance, management des systèmes d’information, et contrôle de gestion et audit organisationnel offrent chacun trois équivalences. L’agrégation d’économie-gestion, option B finance et contrôle, dispense quatre épreuves du DSCG.
Les écoles de commerce qui proposent un master avec des spécialisations en audit, gestion, comptabilité, doivent, elles, montrer patte blanche. Elles doivent présenter un dossier au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour proroger les équivalences dont elles disposent, qui ne sont valables que jusqu’en 2023.
C’est ce qu’a fait Skema pour son cursus « Expertise comptable et audit ». « L’enjeu pour nous était de pouvoir garantir aux étudiants qui s’engagent très en amont dans une spécialité, douze, dix-huit mois avant, que les équivalences sur lesquelles ils comptent seront les mêmes lorsqu’ils passeront leurs examens, dans deux ou trois ans », explique Patrice Houdayer, vice-président de l’établissement lillois. La commission consultative pour la formation professionnelle des experts-comptables (CCFPEC) qui réunit des représentants de la profession, du ministère de l’Enseignement supérieur et des enseignants-chercheurs, a renouvelé à l’école les cinq équivalences que permettait déjà son master.
La dispense peut porter au maximum sur cinq épreuves : la finance, le management et contrôle de gestion, le management des systèmes d’information, l’anglais des affaires, le mémoire. Les étudiants doivent en revanche toujours passer deux épreuves du DSCG, les UE 1 et 4, celles de gestion juridique, fiscale et sociale et de comptabilité et audit. Ces deux épreuves doivent être passées dans les deux ans suivant l’obtention des équivalences. Une manière pour la profession de tester la motivation de ceux qui souhaitent poursuivre ensuite avec les trois années de stage qui mènent jusqu’à l’expertise comptable. L’Ordre national des experts-comptables encourage fortement les écoles de commerce à déposer leurs dossiers et à demander les cinq équivalences (lire aussi ‘La Parole à...’). Pour la profession, les étudiants d’écoles de commerce représentent une source supplémentaire de candidats.
Toutes les écoles sont en train de plancher et les dossiers s’empilent pour les prochaines séances de la commission consultative. Pour elles, il s’agit de démontrer que leurs programmes évoluent bien en phase avec les nouvelles prérogatives du DSCG. L’anglais des affaires a pris une dimension importante, pour répondre à une plus grande ouverture internationale des cabinets. Le numérique, la dématérialisation des procédures, l’exploitation du big data font bien sûr partie des enjeux pour la profession, qui ont été intégrés aux enseignements du diplôme.
Bagage renforcé
Christelle Chaplais-Chouvier, responsable du master « audit expertise conseil » de l’ESC Clermont Business School, espère avoir la décision de la commission cet été pour pouvoir en informer les étudiants dès la rentrée de 2022. Elle a déposé un dossier de demande de renouvellement des cinq équivalences qu’offre déjà le master. « Nous avons obtenu les cinq dispenses en 2010 et nous tenons depuis un tableau de correspondance entre nos cours et le programme officiel du DSCG. Nous avons mis notre programme à jour au moment de la réforme du diplôme, en 2019 », explique la responsable. Les promotions du master « audit expertise conseil » de l’ESC Clermont Business School, d’une vingtaine d’étudiants, se destinent majoritairement aux métiers de la comptabilité et de l’audit. « La réforme a relevé le niveau académique de la filière. Nos étudiants auront un bagage consolidé en droit, comptabilité, normes IFRS. Cela donne encore plus d’intérêt à la filière », appuie Christelle Chaplais-Chouvier.
Pour les écoles de commerce dont le master offre actuellement deux, trois ou quatre dispenses d’épreuves du DSCG, le décret de décembre 2021 permet de viser la totalité des dispenses. « La réforme est une opportunité de demander de nouvelles équivalences », confirme Isabelle Lacombe, directrice du programme grande école à l’EM Normandie. Le master « audit et finance », qui attire une centaine d’étudiants chaque année, dispose pour le moment de trois équivalences et la directrice espère bien décrocher les deux restantes. Elle indique avoir opéré pour cela une importante réforme du programme ces dernières années, notamment des enseignements de management et contrôle de gestion, et de management des systèmes d’information.
« La réforme du diplôme est très pertinente car elle correspond aux réalités du métier », appuie Isabelle Lacombe. Pour les écoles, l’obtention des équivalences est importante pour valoriser la filière auprès des étudiants, mais aussi auprès des employeurs. « Nous montrons aux cabinets avec lesquels nous travaillons que nous continuons à former des étudiants en phase avec leurs attentes », conclut Patrice Houdayer, de Skema.
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