
EPI renonce à son projet de système européen de paiement par carte

Nouveau virage délicat dans l’European Payments Initiative (EPI), le projet de système paneuropéen de paiements. Il abandonne un de ses objectifs fondateurs, qui reposait sur la création d’un nouveau scheme card - soit un système de paiement européen par carte qui devait remplacer tous les schemes nationaux en Europe, et réduire la dépendance des banques européennes à Visa ou Mastercard.
Le projet se recentre sur le porte-monnaie électronique (wallet) et le paiement numérique. Une des dernières conséquences en date des défections des banques allemandes Commerzbank en janvier, et DZ Bank, annoncée fin février, après déjà le renoncement de onze banques espagnoles (parmi lesquelles BBVA et CaixaBank).
C’est ce qui est ressorti en filigrane d’une table ronde organisée dans le cadre des conférences Payment Day, qui se tenait ce jeudi au Palais Brongniart à Paris.
« Avec le départ des banques allemandes, cela fera 25% de parts de marché manquantes en Allemagne au minimum, ils ne feront plus les cartes ICS. On doit désormais se focaliser sur le wallet et l’Instant payment, et peut-être demain sur l’euro digital», a précisé Martina Weimert, directrice de l’EPI Interim Company, en ouverture de cette table ronde. Les 13 partenaires restants travaillent sur ce projet, a-t-elle précisé.
Résultat, les ambitions ont dû être revues à la baisse. « Sans scheme carte, ça prendra plus de temps. Est-on prêt à faire le saut vers le paiement immédiat ? En tous cas, on a perdu le volet souveraineté dans l’immédiat avec la perte du volet scheme carte », a reconnu Martina Weimert. « Des solutions de wallets se sont développées dans plusieurs pays, comme iDeal aux Pays-Bas, ou PayPal aux Etats-Unis. L’EPI doit permettre à l’Union européenne de reprendre la main », a abondé Julien Lassalle, chef du service de surveillance des moyens de paiement scripturaux à la Banque de France.
Les 13 partenaires doivent boucler leur nouveau projet ces prochaines semaines, avec un budget revu à la baisse, qui sera en-deçà des 1,3 milliard d’euros prévus initialement. Figurent toujours dans ce projet les grandes banques françaises (Crédit Mutuel, BNP Paribas, BPCE, Société Générale, La Banque Postale et Crédit Agricole), une banque allemande (Deutsche Bank), l’organe central des caisses d'épargne allemandes, une banque belge (KBC), une banque néerlandaise (ING), une banque espagnole (Santander) et, enfin, deux prestataires des paiements (Worldline et Nets). Ils espèrent ensuite attirer d’autres banques.
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