Deutsche Bank rapatrie ses équipes informatiques de Moscou à Berlin

La banque allemande emploie 1.500 personnes en Russie.
Aurélie Abadie
Grâce à sa banque de financement et d’investissement, Deutsche Bank a présenté en avril son meilleur premier trimestre depuis 2014.
Deutsche Bank commence à organiser la relocalisation de ses équipes russes.  -  Bloomberg

Plus de trois mois après l’invasion de l’Ukraine, Deutsche Bank commence à organiser la relocalisation de ses équipes russes. La banque allemande, qui avait annoncé le 14 mars cesser son activité dans le pays de Vladimir Poutine, prépare la fermeture de son centre technologique qui emploie à Moscou près de 1.500 spécialistes informatiques. Deutsche Bank a, en effet, annoncé ce 7 juin la création d’un nouveau hub technologique à Berlin qui «soutiendra d’abord les activités de la banque de financement et d’investissement», explique-t-elle.

La banque allemande a proposé à ses 1.500 employés en Russie de rejoindre ce nouveau centre, précise une source proche du dossier à L’Agefi, confirmant une information de Bloomberg. Près de la moitié d’entre eux se sont déclarés intéressés, ajoute cette même source. Au début du conflit, Deutsche Bank avait déclaré que la fermeture de ce centre informatique en Russie ne présentait «aucun risque significatif» pour le fonctionnement de ses opérations mondiales. Sa tâche principale est de développer et d’assurer la maintenance de logiciels pour les activités de trading et la banque de financement.

Le personnel russe représentait 5% des effectifs technologiques de Deutsche Bank, qui a procédé à des tests de résistance pour évaluer la capacité de ses autres centres à remplacer ses activités russes en cas d’arrêt. La banque dispose également de centres technologiques à Bucarest, aux Etats-Unis et en Asie, qui «développent des applications et soutiennent ses activités».

De Moscou à Dubaï

Les banques américaines, dont les équipes en Russie comptent quelques dizaines d’employés seulement, ont préféré transférer leurs équipes à Dubaï qui a maintenu ses vols vers Moscou depuis le début du conflit, rapportait il y a quelques semaines le Wall Street Journal. Près de la moitié de l’équipe employée par Goldman Sachs en Russie, soit une quarantaine de personnes, aurait ainsi rejoint les Emirats Arabes Unis. JPMorgan n’aurait pas élaboré de plan spécifique pour la relocalisation de ses 160 employés en Russie, mais plusieurs d’entre eux se seraient installés à Dubaï par peur pour leur sécurité. Visa aurait, de son côté, proposé à ses 210 employés basés en Russie de rejoindre son bureau à Dubaï.

Rothschild & Co, qui a cessé toute activité en Russie mais conservait une petite équipe locale, a proposé à ses employés d'être relocalisés dans ses différents bureaux, dont celui des Emirats Arabes Unis, confie une source proche à L’Agefi.

Pour les banques européennes détenant d’importantes filiales en Russie, le retrait du pays s’est, en revanche, avéré plus brutal qu’un simple rapatriement de salariés. La Société Générale, qui employait 12.000 personnes dans le pays dirigé par Vladimir Poutine, a ainsi cédé sa filiale Rosbankà l’oligarque Vladimir Potanine. L’italienne Unicredit, qui emploie 4.000 personnes sur place, et l’américaine Citigroup, qui en emploie près de 3.000, étudieraient quant à elles des échanges d’actifs avec des institutions financières russes.

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