Deutsche Bank doit toucher cette année les dividendes de sa restructuration

La banque allemande confirme son retour aux bénéfices et relève ses prévisions de revenus.
Alexandre Garabedian
Grâce à sa banque de financement et d’investissement, Deutsche Bank a présenté en avril son meilleur premier trimestre depuis 2014.
Grâce à sa banque de financement et d’investissement, Deutsche Bank a présenté en avril son meilleur premier trimestre depuis 2014.  -  Bloomberg

Deutsche Bank laisse les années noires derrière elle. En dégageant des profits pour le sixième trimestre d’affilée entre octobre et décembre 2021, après avoir accumulé les pertes une bonne partie de la décennie passée, la banque allemande montre que son redressement s’inscrit dans la durée.

Pour l’ensemble de l’exercice 2021, le groupe a dégagé un résultat avant impôt de près de 3,4 milliards d’euros. Il a plus que triplé en un an. Ce solde intègre de lourdes charges de restructuration et de transformation, pour près de 1,5 milliard, consécutives au changement de stratégie annoncé en juillet 2019. Christian Sewing, le président du directoire, avait alors dévoilé ce qui passait comme le plan de la dernière chance pour Deutsche Bank : recentrage sur la banque d’entreprise, vente de portefeuilles ou d’activités risqués comme le financement des hedge funds (prime brokerage), suppression de 18.000 postes, réduction drastique des coûts.

C’est en 2022 que la banque espère tirer tous les dividendes de cette restructuration et en faire profiter ses actionnaires. Elle leur a déjà a promis de leur rendre 700 millions dans les prochains mois, une première depuis l’arrivée de Christian Sewing aux commandes. Elle a aussi relevé jeudi de 25 à 26 milliards d’euros son objectif de revenus cette année. Son coefficient d’exploitation, qui rapporte les charges au produit net bancaire, doit tomber à 70%, contre 84,6% l’an dernier et 79% sur le périmètre excluant les activités en cours de cession. Il s’agit aujourd’hui du principal point d’attention des analystes. La marche est encore haute, mais « Deutsche Bank raconte au marché une histoire inhabituelle de réduction de coûts, au moment où les grandes banques internationales annoncent une inflation continue de leurs charges », relève Kian Abouhossein, l’analyste de JPMorgan.

Désormais sans autres charges de restructuration à passer, la première banque allemande pourrait alors redresser son rendement sur fonds propres tangibles de 3,8% à 8% si elle respecte son plan de marche. « Deutsche Bank est sur les bons rails pour tenir ses objectifs financiers 2022, mais sa rentabilité demeure faible, et il reste du travail à accomplir », note Simon Adamson, chez CreditSights. Le groupe en dira davantage le 10 mars lors d’une journée investisseurs. Ceux-ci ne demandent qu’à y croire, avec une action en hausse de 39% sur un an, et une notation de crédit relevée ces dernières semaines par les grandes agences.

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