
La Bourse sanctionne les coûts des banques américaines

Les actionnaires des banques américaines sont nerveux. JPMorgan et Citigroup, qui ont publié des résultats en baisse pour le dernier trimestre 2021, ont été sanctionnés par les marchés. Pourtant, ce recul était attendu, et l’une et l’autre ont surpassé les attentes des analystes. Cela n’a pas empêché leur cours de Bourse de baisser respectivement de 4% et 2% pendant la séance de vendredi pour clôturer à -6,25% et -1,38%.
Avec un bénéfice net de 10,4 milliards de dollars (9,1 milliards d’euros), JPMorgan n’a pas à rougir, même si ces chiffres sont inférieurs de 14% à ceux de 2020 à la même époque. Les revenus du rading ont reculé de plus de 10% et n’ont pas été compensés par le trimestre, pourtant exceptionnel, dans les fusions et acquisitions. L’année 2021 dans son ensemble reste record pour la banque américaine, avec un profit de 48,3 milliards de dollars. Elle bat son précédent record de 36,4 milliards de dollars atteint en 2019.
Citigroup, de son côté, a affiché un bénéfice trimestriel en baisse de 26%, à 3,2 milliards de dollars. Sur la totalité de l’année, son résultat net a quasiment doublé à 21,9 milliards de dollars, notamment grâce à des reprises sur provisions, contre 11 milliards de dollars en 2020. La banque a par ailleurs annoncé qu’elle allait reprendre ses rachats d’actions, après avoir fait une pause pour renforcer son capital, ce qui a freiné la baisse du cours de son action.
Dérapage des coûts
Mais, plus que le recul attendu de l’activité au quatrième trimestre pour les deux banques, c’est le poste des coûts qui a fait tiquer les actionnaires. Citi a enregistré une hausse de ses dépenses de 18% au quatrième trimestre, à 13,5 milliards de dollars. Même si ce chiffre inclut des charges liées à la cession de ses activités en Asie, la hausse atteint tout de même 8% sans prendre en compte cette opération. JPMorgan, de son côté, a annoncé prévoir une hausse de ses dépenses de 6 milliards de dollars en 2022 dont 2,5 milliards de dollars constitueront des dépenses structurelles et 3,5 milliards de dollars des dépenses d’investissement.
Déjà très surveillée à l’automne, la maîtrise des coûts s’impose aujourd’hui comme étant l’un des éléments discriminants pour les actionnaires des banques. Et il n’y a pas de raison que les banques européennes, dont la publication des résultats annuels commencera fin janvier, y dérogent.
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