CZ, l’emblématique fondateur de Binance, a démissionné

Le département de la Justice américaine a confirmé avoir infligé une amende de plus de 4 milliards de dollars à la plateforme crypto. Son PDG et fondateur Changpeng Zhao a démissionné.
Changpeng Zhao, fondateur et directeur général de Binance.
Changpeng Zhao, fondateur et directeur général de Binance.  -  Photo Binance.

La plus grande plateforme crypto du monde rentre dans le rang. Le 21 novembre, lors d’une conférence de presse, le département de la Justice américaine a annoncé que Binance avait plaidé coupable de blanchiment d’argent et de manquement aux sanctions internationales prises par les Etats-Unis. La société a ainsi accepté de régler une amende de 4,3 milliards de dollars pour clore l’enquête des autorités américaines. Binance s’est également engagée à recourir aux services d’un contrôleur de conformité indépendant pendant trois ans et d’améliorer ses programmes de lutte contre le blanchiment d’argent et de conformité aux sanctions internationales prises par les Etats-Unis.

Conjointement, Changpeng Zhao, le PDG et fondateur de la société, a lui aussi plaidé coupable de ne pas avoir respecté le programme de lutte contre le blanchiment et a démissionné de son poste.

Les déclarations du ministère de la Justice et du Trésor apparaissent particulièrement dures à l’égard de la plateforme. «Binance est devenue la plus grande plateforme d'échange de cryptomonnaies au monde, en partie à cause des crimes qu’elle a commis. Elle paie désormais l’une des sanctions les plus lourdes de l’histoire des États-Unis», a déclaré le procureur général Merrick Garland. De son côté, la secrétaire au Trésor Janet Yellen considère que «Binance a fermé les yeux sur ses obligations légales dans la recherche du profit. Ses échecs délibérés ont permis à l’argent d’affluer vers des terroristes, des cybercriminels et des pédophiles via sa plateforme».

Risque assumé

Créée en 2017, Binance est rapidement devenue la plus grande plateforme de cryptomonnaies du monde, proposant notamment ses services aux clients américains. Mais selon les autorités du pays, cette croissance s’est faite «au détriment de la loi américaine». Par exemple, la société ne disposait pas de protocoles pour signaler les transactions présentant des risques de blanchiment d’argent, explique le département de la Justice. Binance n’a pas non plus veillé à ce que ses clients américains ne puissent pas commercer avec des pays sous le régime de sanctions, comme l’Iran.

La société n’est pas la seule société du secteur à être sujette à enquête. Le gendarme boursier américain a annoncé le 20 novembre avoir ouvert une enquête sur Kraken, une autre grande plateforme crypto. Reste à voir si la situation de Kraken est identique, car le ministère de la Justice a révélé que, conscient de ces manquements, le PDG de Binance CZ avait déclaré à ses employés qu’il valait «mieux demander pardon que la permission». Le pardon est cependant loin d’être gratuit.

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