
BNP Paribas lance un plan d'économies et augmente son dividende

BNP Paribas a publié mardi des résultats légèrement plus élevés que prévu pour le quatrième trimestre 2024 et a annoncé de nouvelles réductions de coûts pour atteindre ses objectifs de rentabilité à l’horizon 2026.
Entre octobre et décembre, le groupe bancaire a dégagé un résultat net de 2,32 milliards d’euros, en hausse de 16% sur un an. Le produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d’affaires, a pour sa part progressé de 11%, à 12,14 milliards d’euros au trimestre écoulé, soutenu par une croissance à deux chiffres dans la banque d’investissement. Les analystes prévoyaient en moyenne un résultat net de 2,26 milliards d’euros et un PNB de 11,7 milliards d’euros, selon le consensus FactSet.
A la Bourse de Paris, l’action BNP Paribas bondissait de 3% dans les premiers échanges mardi matin après ces annonces.
600 millions d’euros d'économies
Le groupe bancaire a également annoncé mardi une hausse de 4% de son dividende annuel, à 4,79 euros par action, et a confirmé sa politique de distribution de 60% de son résultat net sous forme de dividende (au moins 50%) et de rachats d’actions. Un acompte sur dividende sera par ailleurs versé en septembre 2025, à hauteur de 50% du résultat net du premier semestre.
La banque a cependant légèrement dégradé sa trajectoire de rendement des fonds propres tangibles (RoTE) cette année. Elle prévoit une rentabilité de 11,5% en 2025, contre une fourchette annoncée entre 11,5% et 12% il y a un an. «Même si les estimations du consensus étaient déjà bien inférieures à la cible, la révision à la baisse ne sera sans doute pas bien accueillie», préviennent les analystes de JPMorgan.
L’objectif 2026 d’un RoTE de 12% est, lui, inchangé. Son atteinte passera par de nouvelles économies de 600 millions d’euros cette année et la suivante, a indiqué le groupe. BNP Paribas entend notamment porter la rentabilité de la banque de détail en France et du crédit à la consommation (Personal Finance) au niveau de celle du groupe. «Les revenus des banques commerciales seront portés par le nouvel environnement de taux. Dans la zone euro, ils sont attendus en hausse de plus de 3% en 2025", précise par ailleurs le communiqué de résultats.
A lire aussi: Axa et BNP Paribas signent leur accord d'acquisition dans la gestion d'actifs
Accélération de la croissance
La division CPBS, qui regroupe notamment les activités de banque commerciale et les métiers spécialisés, a dégagé des revenus en hausse de 7,7% au trimestre écoulé. Au sein de la zone euro, la croissance des banques commerciales se limite toutefois à 1,7%. Dans la location de véhicules longue durée, les revenus d’Arval et de Leasing Solutions se replient de 4,9% sous l’effet de la «normalisation des prix des véhicules d’occasion».
La banque de financement et d’investissement affiche un bond de 20% de ses revenus grâce une croissance à deux chiffres dans ses différentes activités (conseil en fusions-acquisitions, financement sur le marchés, trading).
Troisième division du groupe centrée sur l’assurance et la gestion d’actifs, IPS a vu ses revenus augmenter de 8,4%, tirés par la gestion de fortune et l’assurance.
A lire aussi: La prime de risque sur les banques françaises progresse mais reste loin des dernières crises
La performance du quatrième trimestre intègre une légère baisse du coût du risque, l’indicateur des créances douteuses, à 38 points de base des encours de crédit.
Sur l’ensemble de l’année écoulée, BNP Paribas affiche un PNB en hausse de 4,1%, à 48,83 milliards d’euros, alors que la banque s'était fixé un objectif de croissance de plus de 2%. Le résultat net a progressé dans les mêmes proportions, à 11,69 milliards d’euros, pour un RoTE de 10,9%.
Le ratio de solvabilité CET1 de 12,9% en fin d’année s’améliore de 20 points de base par rapport à septembre.
Pour 2025 et 2026, BNP Paribas vise en moyenne une hausse de plus de 5% par an de ses revenus, une progression de plus de 7% par an du résultat net et un coût du risque inférieur à 40 points de base.
Plus d'articles du même thème
-
Groupama enregistre le résultat le plus élevé de son histoire
L’assureur mutualiste affiche des résultats 2024 en nette progression par rapport à l’exercice précédent grâce à la bonne tenue de l’ensemble de ses activités d’assurance et une sinistralité "climatique" clémente. Toutefois, le ratio de solvabilité pâtit d’effets de marché défavorables et d’exigences en capital plus élevées. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La Chine riposte aux Etats-Unis et donne un nouveau coup de massue aux marchés
Les actions européennes plongent de nouveau après que Pékin a dévoilé une série de mesures en réponse aux droits de douane américains.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions