BNP Paribas et la Société Générale augmentent leurs patrons

Parmi les directeurs généraux de banques françaises, Jean-Laurent Bonnafé est le seul à voir sa rémunération globale augmenter en 2022. Slawomir Krupa touchera un fixe plus élevé que son prédécesseur.
BNP Paribas
Jean-Laurent Bonnafé profite de la performance record de BNP Paribas en 2022.  -  (RK)

Il n’est pas le patron de banque le mieux payé d’Europe, mais il détient toujours la palme dans l’Hexagone. Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général de BNP Paribas, s’est vu attribuer au titre de 2022 une rémunération globale de 4,6 millions d’euros, soit une hausse de 12% par rapport à l’année précédente, révèle le rapport annuel du groupe.

Hormis en 2020, année Covid, sa rémunération, en partie indexée sur la performance financière et boursière de la banque mais aussi sur des critères ESG, n’a cessé de progresser. Depuis 2018, son salaire global a ainsi augmenté de 39%.

Dans le détail, Jean-Laurent Bonnafé perçoit pour 2022 un salaire fixe de 1,843 million d’euros, en hausse de 18%, une rémunération variable de 1,93 million d’euros, qui sera versée en partie de manière différée, ainsi que 760.000 euros au titre du plan d’intéressement à long terme, auxquels s’ajoutent une voiture de fonction et autres avantages en nature.

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La rémunération de Jean-Laurent Bonnafé reste bien en-deçà des 7 millions d’euros perçus par le patron d’UniCredit Andrea Orcel ou des 12 millions de francs suisses attribués au directeur général d’UBS Ralph Hamers, qui s’apprête à céder sa place à Sergio Ermotti. Mais la hausse de son salaire contraste fortement avec ce que pratiquent les autres banques françaises pour leurs dirigeants en 2022.

Pas de parachute doré pour Frédéric Oudéa

A la Société Générale, Frédéric Oudéa, qui doit passer la main à l’issue de l’assemblée générale de mai 2023, se voit attribuer pour 2022 une rémunération totale de 2,878 millions d’euros, en baisse de 23% par rapport à 2021, selon le document de référence du groupe. Il faut dire que l’equity story et la performance de la banque sont loin d’être les mêmes. La Société Générale, qui n’a cessé d’être distancée par sa rivale depuis 2008, a payé un lourd tribut à sa sortie de Russie l’an dernier. La vente de sa filiale Rosbank a plombé ses comptes de 3 milliards d’euros. Tandis que BNP Paribas a affiché un bénéfice record de 10,2 milliards d’euros en 2022, le résultat net de la banque rouge et noire a quant à lui plongé de 64%, à 2,02 milliards d’euros.

Dans le détail, Frédéric Oudéa perçoit une rémunération fixe de 1,3 million d’euros et un variable de 1,56 million d’euros, auxquels s’ajoutent un intéressement à long terme et autres avantages. Son contrat ne prévoit pas d’indemnité de départ ni de surcomplémentaire retraite. Il percevra cette année son salaire fixé versé au prorata pour la période du 1er janvier au 23 mai, date de son départ.

La Société Générale lui imposant, comme à ses directeurs généraux délégués, une «clause de non-concurrence» qui l’empêche d’occuper une fonction équivalente chez un concurrent européen ou français pendant six mois, Frédéric Oudéa pourra percevoir une rémunération fixe mensuelle jusqu’en novembre prochain. Quant à son variable, il sera versé lui aussi pour la période de janvier à mai 2023, tout comme la partie différée au titre de 2020 et 2021.

Slawomir Krupa mieux rémunéré

Le successeur de Frédéric Oudéa se verra appliquer les mêmes règles en matière d’attribution du variable, sur des critères de performance quantitatifs et qualitatifs. Mais le conseil d’administration a décidé de relever le salaire fixe de Slawomir Krupa à 1,65 million d’euros. Une décision qu’il justifie notamment par le fait que le futur directeur général du groupe pilote actuellement la banque de financement et d’investissement, où les salaires sont plus élevés.

Le rapport annuel souligne également que le salaire de Frédéric Oudéa était resté inchangé depuis 2011. Le conseil d’administration a, par ailleurs, tenu compte du niveau de «rémunération médiane du numéro un exécutif des sociétés du CAC 40 qui s’établit à 1,2 million d’euros et des banques européennes comparables qui s’établit à 2,5 millions d’euros».

Au bas du classement des banques cotées en France, figure - sans surprise pour une banque mutualiste - le directeur général du Crédit Agricole Philippe Brassac. Sa rémunération attribuée au titre de 2022, à 2,45 millions d’euros, s’affiche même en légère baisse par rapport à 2021. Pour 2023, le conseil d’administration de Crédit Agricole SA propose une rémunération maximale de 2,6 millions d’euros pour son directeur général, qui devra être approuvée par la future assemblée générale des actionnaires le 17 mai.

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