
Nestlé vend la purée Mousline à un fonds

Les lignes bougent du côté de Vevey, la ville suisse où se situe le siège social de Nestlé. Le numéro un mondial de l’agroalimentaire est entré en négociation exclusive avec FnB Private Equity pour lui vendre ses activités de purée de pommes de terre en France et à l’export. Une information confirmée par Nestlé, qui précise que «cette acquisition s’inscrirait dans une stratégie de croissance et de diversification de la marque Mousline, offrant de nouvelles perspectives de développement et d’innovation». Le groupe souligne aussi que «ce projet (qui pourrait être finalisé dans le courant de l’année, NDLR) traduirait le vif intérêt de FnB pour les compétences des équipes et la performance industrielle et environnementale de l’usine de Rosières».
La déclaration se veut rassurante pour les 150 salariés de cette unité qui transforme les récoltes des 145 producteurs de pommes de terre de la Société industrielle de transformation de produits agricoles (Sitpa). En octobre dernier, Nestlé avait provoqué leur émoi en annonçant mener une revue de son portefeuille de marques, incluant sa participation historique dans la célèbre marque française de purée en flocons. «Ce projet de cession n’aura aucune conséquence sur l’emploi. Il n’entraînerait par ailleurs aucun changement dans les relations qu’entretient l’entreprise avec ses clients, ses partenaires et ses fournisseurs locaux», nous confirme le groupe suisse.
Un spécialiste de l’agroalimentaire
Peu connu du grand public, FnB Private Equity a vu le jour en 2016 sous l’égide d’Antoine Sage (qui, depuis, a quitté la structure), ainsi que de Valérie Lutt et d’Olivier Marchand, deux anciens dirigeants de Marco Polo Foods et des mayonnaises Benedicta. Ce «pure player» de l’investissement dans les PME-PMI issues du «food & beverage» a levé un fonds d’un peu plus de 130 millions d’euros en 2018, auprès d’institutionnels tels que BNP Paribas, Swen Capital Partners, AG2R La Mondiale, le Fonds européen d’investissement et la Bred.
Avec ce véhicule, il investit entre 8 et 20 millions d’euros pour devenir majoritaire au capital de ses participations. Parmi elles figurent notamment la marque d’épicerie fine Eric Bur, les spécialistes de la charcuterie Henri Raffin et Maison Milhau, et le transformateur corrézien de fruits Valade.
Tentative de William Saurin
Dans le cadre de l’enchère organisée par l’équipe corporate finance de PricewaterhouseCoopers en Suisse, FnB a su se montrer le plus incisif. Il avait face à lui deux autres candidats, comme l’avait révélé L’Agefi en janvier. Cofigeo – la maison mère des marques William Saurin, Raynal & Roquelaure, Garbit et Weight Watchers – avait remis une offre ferme. Le groupe, détenteur de la licence Panzani pour les plats cuisinés, s’était aussi positionné, l’an dernier, sur le rachat de Panzani, finalement racheté par le fonds CVC.
Enfin, les dirigeants de Mont Blanc-Materne, le PDG, Michel Larroche, et le directeur financier, Arnaud Bachelier, ont aussi tenté leur chance. L’un et l’autre sont sur le point de revendre le solde de leur participation (17,5 %) dans le fabricant de compotes à prix d’or à Bel et cherchent donc à réinvestir cette manne dans de nouveaux projets, comme précisé dans nos colonnes le mois dernier.
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