Private Equity

Le propriétaire de William Saurin s’intéresse aux purées Mousline

Exclusif – Cofigeo figure parmi les rares candidats encore en lice dans l’enchère voulue par le géant suisse de l’agroalimentaire Nestlé.
Aroun Benhaddou
La société française de purée en flocons Mousline
La société française de purée en flocons Mousline emploie 150 salariés dans son unité de production située dans la Somme.  -  RK.

En octobre 2021, Nestlé prenait la décision d’entamer une revue de son portefeuille de marques, mettant sur la sellette sa participation historique dans la célèbre marque française de purée en flocons Mousline. L’entreprise, qui emploie 150 salariés dans son unité de production située dans la Somme, a été fondée par le géant suisse de l’agroalimentaire en 1964. Demain, elle pourrait être reprise par des fonds de private equity ou un industriel. C’est en tout cas ce qui filtre du processus de cession confié aux équipes corporate finance de PricewaterhouseCoopers en Suisse. La deuxième phase des enchères, qui a démarré en janvier, est notamment animée par Cofigeo, a appris L’Agefi.

Davantage connu pour ses marques William Saurin, Raynal & Roquelaure, Garbit ou bien encore Weight Watchers, le groupe affiche des ambitions marquées en matière de croissance externe. Connu pour avoir racheté en 2017 la branche plats cuisinés de Financière Turenne Lafayette, il s’était positionné sur le rachat de Panzani, l’an dernier. Un rapprochement naturel, Cofigeo étant déjà détenteur de la licence Panzani pour les plats cuisinés. Il avait néanmoins dû s’incliner face à CVC, dont l’offre valorisait le fabricant de pâtes 550 millions d’euros, comme l’avait révélé L’Agefi.

«Sous-investissement chronique»

Pour avaler les purées en flocons de Mousline, Cofigeo va cette fois-ci devoir se montrer incisif face à plusieurs fonds. A en croire certaines sources, un attelage français composé de FnB Private Equity et de Capza serait d’actualité. L’espagnol Phi Industrial, spécialisé dans les rachats d’actifs jugés non stratégiques par les grands groupes, chercherait aussi à se distinguer. «Mousline est victime d’un sous-investissement chronique de la part de sa maison mère. L’acquéreur va devoir être capable de mettre plusieurs dizaines de millions d’euros en capex pour redynamiser la marque, estime un proche du dossier. Il y a aussi une quinzaine de personnes à recruter au sein du management pour rendre Mousline pleinement autonome

Nestlé ne communique pas sur les performances financières de la marque, mais l’Ebitda se situerait sensiblement en dessous des 10 millions d’euros. Sa potentielle vente ne devrait donc pas peser lourd au sein du numéro un mondial de l’agroalimentaire aux 81 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Contacté, Nestlé précise que «Mousline bénéficie de nombreux atouts parmi lesquels l’engagement, le savoir-faire industriel des équipes ou encore sa forte notoriété auprès des consommateurs. Il s’agit désormais de repenser l’approche stratégique de ces activités afin de pouvoir poursuivre des objectifs de croissance et renforcer la capacité d’innovation de la marque Mousline. » Tout en réaffirmant que « ces réflexions n’en sont qu’à un stade préliminaire et aucune décision n’a été arrêtée. Toutes les options sont actuellement à l’étude.»

Dans l’Hexagone, le géant helvète a réduit le nombre de ses usines de 32 à 18, au cours des quinze dernières années. Il y a deux ans, il avait revendu 60% de Herta, célèbre pour ses saucisses Knacki et ses jambons, à l’espagnol Casa Tarradellas. Son repositionnement vers les produits végétaux et plus vertueux pour l’environnement s’est accéléré depuis la prise en fonction de son PDG Ulf Mark Schneider, il y a cinq ans.

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