
Les assureurs et Bpifrance remettent au pot pour financer les PME

Les assureurs renforcent leur poids dans le financement des entreprises. Allianz France, Axa France, BNP Paribas Cardif, CNP Assurances et Crédit Agricole Assurances ont annoncé hier le renouvellement du partenariat France Investissement Assureurs (FIA) avec Bpifrance. Lancée en 2012 sous l’impulsion de CDC Entreprises (intégrée depuis dans Bpifrance), cette initiative de place visait à convaincre les assureurs d’investir dans des fonds de capital-risque et de capital-développement. Le but étant de dynamiser le financement des PME, à une époque où les réglementations post-crise financière réduisaient les marges de manœuvre des banques en la matière.
De 2012 à 2015, les cinq assureurs ont investi 690 millions d’euros dans 36 fonds. Une contribution portée à 1,2 milliard d’euros, injectés dans 63 fonds, au cours de la période 2015-2018 : dans le détail, Axa France a investi 200 millions d’euros, tout comme Allianz et Crédit Agricole Assurances, BNP Paribas Cardif a mis «plus de 300 millions», et CNP Assurances, 373 millions. Sur cette même période, Bpifrance a apporté 2,7 milliards d’euros. «L’effet de levier» dont se prévaut la banque publique d’investissement a permis d’ajouter 18,3 milliards d’euros, émanant d’investisseurs privés, dans ces fonds. Lesquels ont investi, dans le même intervalle, dans 847 PME.
L’explosion des valorisations des start-up engendre «un grand besoin de capitaux en France», a souligné Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, mardi, lors d’une conférence de presse. C’est pourquoi la banque publique et les cinq assureurs ont reconduit le partenariat FIA jusqu’en 2021, pour un montant global de 4,5 milliards d’euros, dont 3 milliards proviennent de Bpifrance et le solde, des assureurs. «Dans un contexte de taux bas, ce type d’investissements permet d’offrir des rendements attractifs à nos assurés», a expliqué Matthias Seewald, membre du comité exécutif d’Allianz France.
Les assureurs seraient encore plus enclins à investir dans le private equity si, dans le cadre de la révision de Solvabilité 2, la Commission européenne accédait à la requête de la France d’abaisser à 22% la surcharge en capital infligée aux actions, actuellement de 39% pour les titres cotés et de 49% pour le non-coté. Ce compartiment ne représente que 1,5% des 12% du portefeuille de CNP investis en equity. Chez Axa France, le non-coté représente environ un tiers de la poche actions, comme chez Crédit Agricole Assurances.
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