
La French Tech fait émerger sa première licorne industrielle

Ankorstore, Payfit, Qonto, Back Market… la liste des licornes ne cesse de s’allonger depuis le début de l’année. La French Tech peut aussi se targuer d’avoir fait émerger sa première licorne industrielle : Exotec. Née en 2015 à l’initiative de deux prodiges de la robotique, Renaud Heitz et Romain Moulin, la start-up spécialisée dans les solutions robotiques pour les entrepôts concrétise ce lundi une série D de 335 millions de dollars. Un vaste tour de table mené par Goldman Sachs Asset Management, aux côtés de Bpifrance, via son fonds Large venture, et de 83North, un fonds britannique notamment connu pour avoir investi dans la plateforme d’e-commerce Mirakl.
La jeune pousse, qui ne détenait pas encore le statut de licorne lors de sa série C (90 millions de dollars levés en 2020), voit sa valorisation bondir à 2 milliards de dollars. « La société a une très grosse croissance et bénéficie encore d’une bonne réserve de cash. Mais entre l’automne 2020 et aujourd’hui, elle a complètement changé d’échelle », souligne Julien-David Nitlech, managing partner chez Iris Capital – un fonds présent au capital depuis 2018. A l’automne 2020, Exotec avait engrangé ses premiers gros contrats avec Carrefour, Cdiscount et Showroomprivé. Depuis, elle compte une trentaine de clients et a travaillé sur 50 installations, pour le compte d’Uniqlo, Decathlon, Gap ou bien encore Geodis. Elle équipe aussi le dernier entrepôt zéro carbone de Monoprix en région parisienne. Aux Etats-Unis, l’attraction commerciale de la jeune pousse est au rendez-vous avec déjà huit clients.
La gamme de produits d’Exotec s’est aussi renforcée. Outre son Skypod pouvant atteindre une hauteur de douze mètres, elle a aussi créé le Skypicker, un bras robotisé pouvant déplacer jusqu’à 600 articles par heure. Des robots entièrement fabriqués à Croix, dans les Hauts-de-France.
Avec cette levée, la première licorne industrielle de France ambitionne d’accélérer encore son expansion internationale. Elle entend pour cela recruter quelque 500 ingénieurs en recherche et développement supplémentaires d’ici 2025. De quoi concurrencer son ainée norvégienne AutoStore, entrée en Bourse l’an dernier. La pépite nordique, adossée à SoftBank, avait signé la plus grosse IPO de Norvège depuis deux décennies en levant 2,7 milliards de couronnes (270 millions d’euros) et en faisant sortir certains actionnaires historiques, pour 15,3 milliards de couronnes (1,5 milliard d’euros).
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