
La famille Mulliez met en vente l’enseigne Pimkie

L’enseigne de prêt-à-porter féminin Pimkie est à vendre. L’Association familiale Mulliez (AFM) cherche un repreneur pour elle, selon la direction, qui confirme une information du média spécialisé Fashion Network.
L’actionnaire actuel cherche «la meilleure solution possible pour trouver un actionnaire externe : elle se donne plusieurs mois, sans date butoir», a indiqué une source proche à L’Agefi. L’information a été donnée aux salariés mercredi dernier.
Début janvier, l’enseigne avait nommé Philippe Favre au poste de directeur général. Son profil n’est pas anodin : spécialisé dans la gestion d’entreprises en difficulté, il a notamment dirigé, de février 2019 à janvier 2022, le groupe Go Sport – cédé pour un euro symbolique au propriétaire de Camaïeu, l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, il y a un an. En outre, il a cofondé en 2001 le cabinet Prospheres, spécialisé dans le redressement d’entreprises.
A son arrivée chez Pimkie, il était déjà chargé de trouver un actionnariat externe. Une vente totale est «privilégiée», mais le groupe n’exclut pas l’entrée d’un actionnaire externe au capital du groupe.
Les syndicats n’ont pas eu le même son de cloche. «On nous a parlé d’une vente totale de l’enseigne. Mercredi dernier, questionné quant à savoir si nous pourrions être repris pour un euro symbolique, Philippe Favre nous a répondu par l’affirmative», précise à L’Agefi Karine Thérage Dewasmes, responsable du magasin de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais), par ailleurs déléguée syndicale CFE-CGC et élue titulaire au comité social et économique (CSE). «Nous nous attendions à un plan de sauvegarde de l’emploi [PSE] comme celui de 2018, mais pas à une mise en vente», poursuit-elle. De fait, en 2018, Pimkie avait déjà connu une restructuration, avec un plan de départs volontaires touchant plus de 200 emplois, et la fermeture de 37 magasins en France. La mission avait été confiée au cabinet Prospheres, selon Fashion Network.
L’avenir des 1.500 salariés en suspens
En tout état de cause, le dossier circule déjà auprès de repreneurs potentiels. Selon nos informations, des fonds de retournement pourraient se positionner sur le dossier, à l’instar d’Equerre Capital Partners. La structure a été créée l’an dernier par Patrick Puy et Pascal Lebard pour reprendre des entreprises en difficulté, comme l’avait révélé L’Agefi. Patrick Puy, qui aime à se définir comme un urgentiste d’entreprise, a dernièrement œuvré chez Vivarte, chez Alès Groupe et au sein du laboratoire pharmaceutique Famar.
Pimkie, fondée en 1971, affiche une situation préoccupante. Elle subit depuis une dizaine d’années la crise du textile, qui s’est accélérée avec les confinements liés à la pandémie. Elle a réalisé un chiffre d’affaires (non audité) de 244 millions d’euros en 2021, de source proche de la direction, après 194 millions d’euros en 2020 – bien loin des 480 millions d’euros de 2018. En outre, elle compte 100 millions d’euros d’endettement, d’après la CFE-CGC, qui cite une expertise économique de l’entreprise réalisée récemment. L’AFM compte trouver «la meilleure solution» possible pour les quelque 1.500 salariés qu’emploie Pimkie dans ses 232 magasins en propre et 81 en affiliation. En outre, l’actionnaire a indiqué aux salariés, mercredi dernier, vouloir se laisser du temps : il est prêt à continuer à mettre au pot jusqu’à la fin de l’année. Les actionnaires ont remis 17 millions d’euros en décembre 2021, puis 13 millions d’euros en février, selon la CFE-CGC. Et «chaque mois leur coûte 5 millions d’euros en masse salariale», avance Karine Thérage Dewasmes.
Au cours des dernières années, d’autres groupes du secteur de l’habillement ont aussi été touchés, comme Camaïeu ou La Halle. La première enseigne a été reprise en 2020 par Michel Ohayon, tandis que la deuxième a été partiellement récupérée par le groupe Beaumanoir, l’an dernier.
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