
Stripe pose un pied en Afrique avec l’acquisition de Paystack

L’Afrique continue d’attirer les fintech. Le groupe américain Stripe, spécialisé dans les paiements en ligne, a annoncé jeudi l’acquisition de la fintech nigérienne Paystack. Montant de l’opération : quelque 200 millions de dollars, selon des sources proches. Stripe réalise là sa plus grosse acquisition.
Mais c’est une paille, ou presque, pour la fintech de San Francisco, valorisée 36 milliards de dollars (30,7 milliards d’euros) suite à sa dernière levée de fonds, de 600 millions de dollars, en avril dernier. Une somme avec laquelle elle avait annoncé vouloir s’étendre à l’international, en Europe et au-delà.
Stripe accélère donc le développement à l’international de son infrastructure de paiement – cette fois sur le continent africain. En mettant la main sur Paystack, elle acquiert une des plus puissantes fintechs africaines : créée en 2015 à Lagos, elle gère «plus de la moitié des transactions en ligne au Nigéria», et est implantée également au Ghana et en Afrique du Sud, selon le communiqué. Elle compte plus de 60.000 entreprises clientes. Comme Stripe, Paystack permet aux commerçants en ligne de toutes tailles d’accepter une large gamme de moyens de paiement.
Les entreprises collaboraient déjà ensemble, surtout depuis que Stripe avait dirigé le tour de table de série A de Paystack, de 8 millions de dollars, en 2018, auquel avaient participé, entre autres, Visa et Tencent.
Elle continuera à fonctionner de manière indépendante, en gardant sa marque. Mais elle sera le relais de Stripe en Afrique, pour «développer le réseau mondial de paiements que cherche à bâtir Stripe, et qui est déjà actif dans 42 pays», indique cette dernière dans un communiqué.
L’Afrique, avec la conversion rapide de ses habitants au mobile et à la digitalisation des paiements, séduit investisseurs et mastodontes des fintechs. «Le continent possède le deuxième marché bancaire à la croissance la plus rapide au monde», notait McKinsey & Company dans un rapport publié en 2018. A la fin août, la britannique WorldRemit y a avancé ses pions avec l’acquisition de Sendwave, spécialisée dans l’envoi d’argent en Afrique via son application mobile, dans une transaction en cash et en actions d’une valeur de 500 millions de dollars. Toutes deux ont profité, en début d’année, de la demande généralisée de services bancaires en ligne qui s’est accélérée avec le confinement. Et fin 2019, en une semaine, Interswitch, OPay et PalmPay, trois autres fintech basées au Nigeria, ont levé au total 360 millions de dollars.
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