
Les levées de fonds des fintechs marquent le pas

Avant même les soupçons autour des pratiques du géant LendingClub (lire par ailleurs), les experts du financement participatif commençaient déjà à être boudés par les investisseurs. Sur la première marche en 2015, ces start-up figurent au premier trimestre 2016 parmi les fintechs les moins prisées par les fonds de capital-risque et autres sponsors, dévoile le premier baromètre trimestriel de DeNovo, la plate-forme de PwC dédiée au secteur. Passées en deuxième position au dernier trimestre 2015, elles ne figurent même plus dans le Top 10 à fin mars.
«Ceci est très certainement dû aux inquiétudes juridiques/réglementaires liées au cas Madden vs Midland (sur la possibilité de pratiquer des taux supérieurs à l’usure, ndlr), aux changements de business model que LendingClub doit accomplir, et à l’environnement de hausse des taux (aux Etats-Unis, ndlr) », estime DeNovo. Beaucoup de plates-formes de prêts font l’expérience, pour la première fois, d’un cycle de crédit moins favorable».
Des valorisations stratosphériques
Le canadien LendUp (crédit à la consommation) et l’allemand Kreditech (scoring de crédit) se hissent tout de même en tête des levées de fonds des fintechs cette année. Le premier a récolté 150 millions de dollars (133 millions d’euros) et le deuxième 103 millions, devant les 100 millions levés par le site d’épargne Betterment. Pour ne pas déformer son échantillon, DeNovo ne prend pas en compte les transactions chinoises, très concentrées sur un petit nombre de sociétés qui récoltent des centaines de millions, voire de milliards de dollars à l’instar d’Ant Financial le mois dernier. Les données excluent aussi les sociétés cotées.
A fin mars, les levées de fonds des fintechs non cotées ont atteint 1,49 milliard de dollars, en baisse de 41% sur un an et de 23% d’un trimestre sur l’autre, selon DeNovo. « 2015 était la meilleure année pour le financement des start-up depuis 2001», relativise Matthieu Soulé, senior strategist analyst à L’Atelier BNP Paribas. Le recul des levées de fonds des fintechs depuis le quatrième trimestre 2015 est parallèle à la décélération des investissements du capital-risque dans le monde, et particulièrement aux Etats-Unis», où les investisseurs sont échaudés par certaines valorisations stratosphériques.
L’an dernier, 1.162 fintechs ont levé 13,8 milliards de dollars à travers le monde, estime L’Atelier BNP Paribas. Le total récolté atteignait seulement 7 milliards en 2014, et 2,1 à 2,8 milliards par an sur la période 2011-2013.
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