
Les cryptomonnaies devraient être davantage encadrées en 2022

L’année 2021 aura été celle du record pour les cryptomonnaies. Selon le rapport annuel de The Block, le site d’analyses spécialisé sur ces nouvelles technologies, 15.000 milliards de dollars ont transité sur les plateformes d’échange centralisées de cryptomonnaies cette année, contre 1.800 milliards de dollars en 2020. La plateforme Binance domine encore largement le marché, réalisant 66% des volumes totaux, suivie par Coinbase (12%) puis FTX (6%). De même, les volumes ayant transité sur les plateformes d'échanges décentralisées (DeFI pour decentralized finance) ont augmenté de 858% en un an, dépassant les 1.000 milliards de dollars.
Les entreprises spécialisées dans la blockchain et les cryptomonnaies ont aussi gagné en popularité aux yeux des investisseurs. Environ 25,1 milliards de dollars de fonds de capital-risque ont été alloués à 1.703 opérations dans ce secteur. Cela aura permis à 65 entreprises d’atteindre le statut de licornes (dont la valorisation dépasse 1 milliard de dollars), alors qu’elles n’étaient «que» 11 en 2019.
Mais derrière ces beaux chiffres se cache une autre réalité propre à l’année écoulée : le durcissement des réglementations. Dès septembre, la Chine a ouvert la voie en interdisant les activités liées aux cryptomonnaies, incitant certains pays à prendre des mesures fortes, comme au Nigeria, en Iran et en Turquie. De même, le volume des stablecoins, qui a augmenté de 370% en un an en franchissant les 5.000 milliards de dollars, n’a pas laissé de marbre les régulateurs. Enfin, la plupart des plateformes d’échanges, comme Binance ou encore Kraken, qui étaient dans le viseur des régulateurs, ont reçu leurs premières amendes pour manquement à la réglementation en vigueur.
Le défi de la conservation
Alors qu’une pression monte en faveur de plus de régulation des cryptomonnaies, The Block prédit que le secteur devrait être «confronté à un environnement réglementaire plus strict» en 2022. Par exemple, aux Etats-Unis, certains acteurs doivent désormais faire appel à des dépositaires qualifiés, tel le service de garde sécurisé de cryptomonnaies BitGo, pour faire respecter des exigences réglementaires. Une tendance qui devrait se poursuivre l’an prochain. « La législation à venir concernant les actifs numériques et les prestataires de services d’actifs pourrait imposer des exigences supplémentaires aux sociétés de conservation », préviennent les spécialistes.
De même, à l’échelle internationale, certains régulateurs envisagent de renforcer leurs mesures afin de « s’assurer qu’ils disposent d’une surveillance suffisante sur leurs institutions financières locales », souligne le rapport : « Pour les prestataires de services d’actifs numériques desservant les marchés internationaux, cela peut signifier une augmentation des exigences locales en matière de licence et la nécessité d'établir des succursales locales ».
En outre, The Block considère que le secteur de la conservation des actifs numériques sera au coeur des réflexions l’an prochain. D’une part, la plateforme d’analyses envisage davantage d’investissements dans ce domaine. D’autre part, elle fait le pari que certaines institutions financières comme BBVA ou encore BNY Mellon, qui proposent déjà de la vente et de l’achat de cryptomonnaies, feront un pas dans la conservation des actifs. Un domaine sur lequel les banques françaises restent encore très frileuses.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions