
Le plus gros consortium blockchain se fissure

Les grands consortiums sont-ils le meilleur moyen de développer la technologie blockchain ? Il est désormais permis d’en douter. Depuis le 31 octobre, Goldman Sachs a laissé expirer son statut de membre au sein de R3, un consortium de 70 institutions financières, a déclaré hier un porte-parole de la banque au Wall Street Journal. Il s’agit du groupement le plus large et le plus reconnu travaillant sur la technologie de registre distribué qui sous-tend la crypto monnaie bitcoin. Il comprend notamment JPMorgan, State Street, Citi, HSBC, Barclays, Deutsche Bank, Commerzbank, BNP Paribas et la Société Générale.
Goldman Sachs fait partie des neuf membres qui ont fondé ce consortium autour de la start-up R3 CEV en septembre 2015. Depuis, la société a conduit plusieurs pilotes, notamment dans les systèmes de conformité client (KYC) ou l’échange de jetons électroniques. En avril dernier, elle a dévoilé son premier produit baptisé Corda, une plate-forme de contrats financiers basée sur la blockchain, qui ambitionne de devenir une référence.
Un problème de structure
Selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg, le départ de Goldman Sachs n’a rien à voir avec le potentiel de la blockchain, mais plutôt avec la structure même du consortium R3 et la possibilité d’y travailler en commun. En outre, R3 préparerait sa première levée de fonds auprès de ses membres, en faisant valoir ses futures recettes. Mais Goldman Sachs aurait jugé trop élevé le prix d’un siège au conseil d’administration de la start-up. D’autres banques s’apprêteraient à claquer la porte.
«Développer une technologie comme celle-ci demande du dévouement et des ressources significatives, et nos membres ont tous des compétences et des capacités différentes, qui évoluent naturellement», a réagi un porte-parole de R3. «Nous nous sommes toujours attendus à ce que la composition du consortium change avec le temps», a renchéri Charley Cooper, le directeur général.
Goldman Sachs est l’une des institutions les plus actives dans le défrichage de la blockchain. Elle cherche à breveter sa propre crypto monnaie ainsi qu’une application sur le forex. Mais sa sortie de R3 pointe les limites du modèle de consortium, plébiscité par de nombreux acteurs car il permet de créer des standards d’industrie. En France, la Caisse des dépôts a lancé à cet effet une initiative de place en décembre dernier.
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